Fonction Publique : les employés du secteur privé et les jeunes dénoncent un complot contre leur avenir

Depuis l’annonce du projet de loi sur le statut de la Fonction Publique,  plusieurs voix se sont déjà élevées  pour  empêcher son vote.

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Au sein de la jeunesse et des employés du secteur privé, l’on dénonce un complot au sommet de l’Etat, pour hypothéquer l’avenir de la jeunesse et du développement du Bénin.

Au lieu de 30 ans de service ou 60 ans d’âge, les agents permanents de l’Etat iront à la retraite à 62 ans, si le nouveau projet de loi sur le statut de la Fonction Publique,  inscrit à l’ordre du jour  de la session des députés ouverte hier, venait à être voté. Mais, c’est sans compter l’opposition ferme d’une frange de la population béninoise. «On ne peut même pas adhérer à ce projet.  Nos dirigeants nous détestent, et nous en sommes désormais conscients parce qu’ils veulent définitivement nous arracher le peu de chance restante de travailler dans l’administration publique», a dénoncé Roberte, étudiante en année de maîtrise. Mais elle n’est pas la seule. «Ce n’est pas en deux ans qu’on fera ce qu’on n’a pas pu faire en trente ans de service. Ce projet est un assassinat de notre avenir. Il n’y a pas deux moyens de dire que la jeunesse est sans importance dans ce pays», a estimé Judicaël, un jeune juriste sans emploi. Au delà de ces sentiments de révolte, d’autres jeunes menacent même de sanctionner les députés aux urnes s’ils laissent passer cette loi. «C’est vrai qu’on peut être  inconscient parfois, nous les jeunes, mais on sait ce qui est bien pour nous et nous saurons sanctionner les uns et les autres, en son temps, si cette loi passait les mailles de l’Assemblée Nationale», a mis en garde, Lionel, un jeune étudiant en fin de formation et président d’association de jeunes.

A lire : Projet de loi sur le statut de la Fonction Publique: un groupe d’enseignants opposés à son vote

Par ailleurs, il n’y a pas que les jeunes diplômés qui s’insurgent contre ledit projet de loi, certains employés du secteur privé s’inquiètent aussi pour leur avenir. «C’est vrai que nous sommes déjà quelque part, mais vous savez comment les entreprises meurent dans ce pays.  Alors, il n’y a pas de garantie pour nous. Avec cette loi, nous ne valons pas mieux que les diplômés sans emploi», a expliqué Adolph, un commercial. Et à Chimène, employée de banque, d’ajouter, «c’est dans les sociétés vieillissantes qu’on se permet ces luxes. A la banque, même à 45 ans, tu peux être qualifié d’inapte car, on a besoin des gens capables de produire. Que peut faire une personne de 62 ans si ce n’est faire faire au lieu de faire lui-même».

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Ainsi, les employés du secteur privé et les jeunes diplômés sans emploi exhortent les acteurs de ce projet à revoir leur position.

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