Au nom du foot et du fric

Cessez de regarder le football comme un simple jeu. Seuls des supporters accrochés à leur passion du " douzième homme" sont et restent les dindons de la farce. La vérité, c'est que le football, en ce monde complexe et globalisé, générant et gérant des intérêts colossaux, est d'abord et avant tout une denrée hautement stratégique. 

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Il impacte fortement les pouvoirs d'Etat, la finance internationale. Il a investi, depuis, les puissants réseaux souterrains transnationaux, organisés en de puissantes confréries et coteries.

Le spectacle sur le rectangle vert. Un spectacle ponctué de tacles et d'attaques, de tirs cadrés ou non cadrés, de dribbles et de buts. A la joie ou au désespoir des spectateurs. Mais c'est ailleurs que tout se discute. C'est ailleurs que tout se décide. A l'abri des regards. Hors de portée des   non initiés. C'est en cela que Michel Platini, pourtant homme du sérail, est une exception. Son angélisme plutôt touchant, comme on peut en juger, lui a fait tenir le point de vue ci-après (Citation) : "Le football est un jeu avant un produit, un spectacle avant un business, un sport avant un marché" (Fin de citation).

Il se trouve que les exceptions ni ne démentent ni n'infirment.  Elles confirment la règle générale. C'est dans l'ordre normal des choses que l'on trouve des gens aux mains pures, même dans les porcheries les plus sales. Les enfants de chœur seront toujours utiles pour les besoins d'une célébration. Et il n'y a pas mieux que des eunuques pour assurer la garde des femmes dans les harems. Que disent les faits ?  Que montrent-ils ?

La première remarque à faire est relative à la place et au rôle de l'argent dans le football moderne. C'est incontestablement une affaire de gros sous. Nul n'entre ici s'il n'est milliardaire. Tout au moins, s'il ne pense et ne raisonne en milliards ! Ce qui fait, ipso facto, de l'argent le maître étalon à l'aune duquel s'évalue et s'apprécie tout. Du salaire des acteurs que sont les joueurs à l'organisation du football, ce sont des sommes astronomiques qui s'alignent ou qui sont en jeu.

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Cette seule donnée suffit à expliquer pourquoi les milieux du football, au plan international notamment, ont et auront toujours tout le mal du monde pour se défaire de l'image d'une mafia tentaculaire, forte de ses hautes et basses oeuvres. Des procès publics révèlent des cas de corruption d'officiels siégeant dans les plus hautes instances. Des cas de résultats de matchs trafiqués ou fixés à l'avance, à coups d'espèces sonnantes et trébuchantes, sont monnaie courante. Ne parlons pas des dessous de tables destinés à assurer le secret de ce qui se dit et s'échange au-dessus des tables. L'argent a la capacité et la qualité sans pareille d'une huile qui graisse à merveille. Il fait ainsi tourner plus d'un, tels des satellites, autour de l'astre majeur qu'est devenu le football.

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D'où les hautes instances du football tiennent-elles tant de force et de pouvoir ? Elles ont réussi à faire des Etats des grands contributeurs, mais sans grands pouvoirs. Comment ? L'organisation d'une coupe du monde par exemple, implique tout naturellement l'Etat du pays d'accueil. Pour mettre les petits plats dans les grands, il faut d'abord mettre la main à la proche. Des milliards pour construire les infrastructures nécessaires et indispensables. Encore des milliards pour rendre agréable le séjour des milliers d'hôtes venus des quatre coins de la planète.  La sécurité de ceux-ci exigera quelques autres milliards supplémentaires. Et toujours des milliards à inscrire aux rubriques "Pour mémoire" (PM), "Divers" et "Extra".

La collusion des milieux dirigeants du football mondial avec les milieux des pouvoirs d'Etat n'est que manifeste. Il y a pour ces derniers un orgueil national à accueillir un événement sportif international. Une coupe du monde, c'est une destination qui est valorisée. C'est un gros point qui est marqué, en termes de géopolitique et de géostratégie.

Mais les milieux dirigeant du football mondial traceront tout aussitôt une ligne rouge. Les Etats ont tout à donner au football. Mais ils n'ont pas un mot à dire sur sa gestion. Pour une fois, le bailleur n'est pas le décideur. Il court même le risque d'une suspension de toutes les compétitions internationales.  La messe est ainsi dite. La peur s'installe. Il n'y a plus qu'à se ranger et qu'à se taire. Les Malinké disent : "On a peur du chien à cause de son maître et non à cause de ses dents".  Heureux foot. Il frime et frappe par le fric.

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