Ces chefs d’Etat qui jouent aux prolongations!

Le débat est récurrent depuis un moment, accentué par l’imminence des échéances électorales dans certains pays : Partira ou partira pas ? Nous parlons bien entendu du Président de la République, dont la fin du mandat approchant, l’incertitude plane quand même sur son départ pourtant prévu par la constitution du pays

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: Va-t-il ou non s’en aller, ou va-t-il faire comme l’autre, pour se maintenir au pouvoir, après ses deux mandats consécutifs ? Ces chefs d’Etat qui aiment jouer aux prolongations, même au prix de manœuvres d’acrobate, ont trouvé une arme de poing, en l’occurrence la révision de la constitution, en attendant que des putschistes ou des rebelles ne sortent la grande artillerie pour les déloger par la force. Nos analyses, avec quelques précisions sur l’Essence du Pouvoir, en guise de dissuasion pour un combat qui n’en vaut pas la peine !

L’Essence du Pouvoir!

Nous n’apprendrons rien à personne en affirmant que le Pouvoir est une misère. Egestatem… Potestatem… Comme nous le rappelle si bien Carmina Burana : « Misère, quel pouvoir »!

Et c’est cela l’Essence du Pouvoir qu’il faut que chacun intègre, notamment les chefs d’Etat concernés par le phénomène des prolongations après les deux mandats constitutionnels, majoritairement les chefs d’Etat africains.

Personne n’a intérêt à se maintenir, plus qu’il n’en faut, dans cette «misère» qu’est le pouvoir, notamment la Magistrature Suprême. Alors, nous nous questionnons encore pour savoir ce qui motive ces chefs d’Etat africains à vouloir jouer aux prolongations, alors que sous d’autres cieux, on attend, parfois avec impatience, l’heure de la fin, le jour où prendra fin le «fameux second mandat », le mandat le plus dur et le plus éprouvant !

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C’est nous qui le disons, après les confidences de certains hommes d’Etat qui regrettent même d’avoir accepté de briguer ce fameux second mandat, alors qu’ils auraient pu «faire juste un petit tour et s’en aller avec honneur»!

Ainsi, c’est la non-connaissance de la vraie Essence du Pouvoir qui pousse les chefs d’Etat africains à vouloir s’éterniser au pouvoir en prolongeant eux-mêmes cette misère qui finit par les emporter dans sa tourmente.

Peut-être est-ce à cause du mauvais exemple que leur ont donné les premiers dirigeants des Etats africains nouvellement indépendants.

Le mauvais exemple des premiers dirigeants africains!

En effet, les premiers dirigeants africains, ceux qu’on appelle les vieux dinosaures, se sont tous illustrés, pour leur grande majorité, par une certaine longévité au pouvoir. Venus au pouvoir par des élections « bien organisés » ou par des coups d’Etat, ils ont tous fait, en moyenne, quinze à vingt ans ou plus, traversant les décennies et les époques.

De Félix Houphouët-Boigny à Gnassingbé Eyadéma, en passant par Omar Bongo et Paul Biya, ou Mathieu Kérékou et Denis Sassou N’Guésso, ils ont tous tenu de main de fer leurs pays respectifs…

Jusqu’à ce que la vague démocratique des années 1990 n’emportent certains, tandis que d’autres sont passés de vie à trépas, pendant que certains « leaders bien-aimés », « anciens guides éclairés de la révolution », ont réussi à « remonter en haut », après  avoir été renversés par le renouveau démocratique : C’est le cas de Mathieu Kérékou qui, après dix-sept ans de révolution marxiste-léniniste, a été élu puis réélu, le plus démocratiquement du monde, ajoutant deux nouveaux mandats à son règne. Pareil est le cas, mais non identique, de Denis Sassou N’Guésso au Congo, un autre révolutionnaire africain reconverti en démocrate.…

Les manœuvres illégales «très constitutionnelles»… Pour s’accrocher au pouvoir!

Dans la plupart des cas dont nous n’allons citer que les plus significatifs, les chefs d’Etat des pays néo-démocratiques ont trouvé une parade à l’interdiction constitutionnelle de briguer plus de deux mandats consécutifs : La belle parade consiste à procéder à une révision opportuniste de la loi fondamentale, de sorte de n’être plus frappé par la limite constitutionnelle des deux mandats, ou d’instaurer carrément une « nouvelle République » où les compteurs seraient remis à zéro…

Une sorte de « bonus » comme on l’appelle couramment ici, dans nos contrées africaines où tous les moyens sont bons pour se maintenir au Palais de la Présidence, afin de continuer à dilapider, à gaspiller, et à faire disparaître les deniers publics dans des comptes occultes en Suisse ou dans d’autres banques exotiques !

Ils sont nombreux à être tentés par l’aventure, une « mésaventure », pour rappeler nos développements sur l’Essence du Pouvoir : Nul ne peut agir pour accroître sa propre misère… Sauf si cette misère est bien méconnue par l’intéressé. Une belle méprise en somme.

En tout cas, dans leur grande ignorance, ces chefs d’Etat africains égarés par le désir de pouvoir, finissent par franchir le pas pour se maintenir, en révisant leur constitution pour un troisième mandat.

Alors qu’ils pourraient simplement faire comme le russe Vladimir Poutine, un ex-nouveau président, qui est parti après deux mandats, laissant la place à son « homme de paille », le temps de lui garder la place au chaud, pour qu’il se fraye un chemin pour deux nouveaux mandats, sans être obligé de toucher à la constitution !

Sortir du Chemin de Traverse!

En définitive, tous ces « fous du Pouvoir » doivent savoir que la Présidence n’est pas la Fin d’un parcours, ni le Commencement d’un nouveau cheminement.

C’est plutôt un Chemin de Traverse… Donc malheur à quiconque s’y éternise ! Il finira par se perdre lui-même. Car, dans la réalité des choses, un Chemin de Traverse n’a ni début, ni fin… L’on se demande bien comment on a fait pour y entrer, pour en arriver là !

Interrogation en suspens que je laisse aux chefs d’Etat concernés ! Peut-être que ces dernières lignes pourraient les aider à résoudre l’équation et son inéquation, avec Justice + Equité + Equilibre, s’ils connaissent le sens ultime de ces trois termes.

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