Football : Alohoutadé plaide pour une vraie formation à la base

Invité samedi dernier sur l’émission sportive de la télévision nationale, Ulrich Alohoutadé a fait le bilan de la participation du Bénin à la Can junior d’Algérie et trouve qu’on ne forme assez pas au Bénin.

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Trois semaines après l’éliminatoire du Bénin lors des phases de poules de la Can junior d’Algérie (16 au 30 mars 2013), Ulrich Alohoutadé fait le bilan sportif. L’entraîneur des Ecureuils juniors trouve l’expérience enrichissante et trouve que çà fait plaisir d’y être. Mais, il pense que la satisfaction n’a pas été au rendez-vous, puisque le Bénin s’est arrêté juste à la phase des groupes. Pour le sélectionneur, les équipes rencontrées étaient à la portée du Bénin. La seule chose qui a manqué c’est «qu’on ne s’est pas suffisamment préparé pour cette compétition». Ulrich Alohoutadé a relevé que les joueurs n’ont pas été suffisamment motivés et que la seule motivation venait d’eux-mêmes.

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Après 26 matches à la tête de cette sélection junior et avec treize victoires, dix nuls et trois défaites, l’entraîneur n’a pas ménagé les dirigeants du football béninois. Pour lui, ils ne font pas les choses comme cela se doit.  «Ce n’est pas à nous de leur apprendre ce qu’il faut faire. Mais tout compte fait, quand tu fais ta vie, tu dois faire quand même un bilan en son temps», souligne Alohoutadé avant de marteler que, quoi qu’on dise, on ne change pas et on répète les mêmes choses.

Les leçons tirées

Sans ambages, le sélectionneur demande de repenser les choses au niveau du championnat national. Car, «on n’a pas de clubs capables de nous donner de bons joueurs». En comparant le championnat béninois à ceux des équipes jouées au cours de la Can junior, il affirme que le championnat béninois est relativement faible. Et pour cela, il invite les responsables à former, en commençant par les entraîneurs. Il confie : «c’est depuis 1987, j’étais en 1ère année à l’institut (Injeps), quand j’ai appris qu’il y avait un passage de grade de 1er degré au Bénin». Et depuis plus rien. Tout se passe comme si « on n’avait pas de fédération, ni de ministère, pourtant on participe aux compétitions et on appartient aux structures de la Fifa». Il n’y a que des recyclages ; « on n’a jamais organisé de formations dignes du nom qui puissent élever le niveau des entraîneurs, grade par grade». Et depuis, le Bénin n’a aucun joueur évoluant en 1ère division ailleurs, formé au pays. «Il faut former les formateurs et ceux qui doivent le faire ce n’est le privé» mais plutôt «le ministère et la Fédération». Il ne faut pas toujours attendre «l’extérieur pour nous donner des stages de 2 semaines, d’un mois, de six mois, pour dire que nous formons».

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Suivi des centres de formation

Il va plus loin et interpelle les centres de formation. «Tous les centres qui existent, ils travaillent sur quelles bases?» Pour lui, il n’y a pas de suivi ni d’accompagnement. «C’est chacun qui va chercher ce dont il est capable. Et il n’applique que ce qu’il a pu obtenir de par ses recherches personnelles». «Le ministère fait quelle politique pour contrôler le travail qui se fait». Alohoutadé relève : «c’est comme si on prend un enfant et qu’on lui donne un mécanicien pour lui enseigner de Ci au Cm2 et on attend que cet enfant soit brillant demain.» Pour lui on devrait suivre et amener ceux qui sont déjà en centre de formation a être bon.   

Il rassure que la volonté y est, il faut juste l’accompagnement. «Il ne suffit pas d’être dans son bureau, de patauger, de ne rien faire de concret». Pour moi les gens ne travaillent pas comme cela se doit. «Ils prennent des responsabilités sans pouvoir les assumer», conclut-il.

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