La dynamique du progrès

Qu'y a-t-il de commun entre le Centre Songhaï, l'Assemblée nationale et le semi marathon de Cotonou ? C'est, sans conteste, le désir de grandir.

Publicité

Comme si, étouffant désormais dans ses limites initiales, on sentait la nécessité de sortir de ses périmètres pour répondre aux voix et à l'appel du large. Ce passage de l'interne à l'externe est tracé par une courbe d'évolution dont l'autre nom est le progrès.

Le Centre Songhaï, sis à Porto-Novo, au quartier Ouendo, est l'œuvre du Père Mdjamujo, un dominicain américain d'origine nigériane. L'homme de Dieu a implanté, dans les années 80, un centre agropastoral multi services. Ce centre fait à la fois office de centre d'élevage et de culture, de centre de formation et de recherche, de centre d'accueil et de vente. L'expérimentation et l'innovation accompagnent tout ce qui s'élabore au Centre Songhaï. Une trentaine d'années après son installation, les Nations Unies ont jugé l'expérience assez probante et assez convaincante. Elles viennent de la labelliser comme un modèle "exportable", une référence internationale. Le Bénin ne peut plus en être le seul bénéficiaire. Il doit en partager l'idée et le concept avec d'autres pays du monde.

Lire aussi : Gouvernance: De la difficulté de gérer une Nation!

L'Assemblée nationale, pour sa première session ordinaire 2013 a voulu sortir de l'ordinaire en mettant les petits plats dans les grands. Le 11 avril dernier, à Porto-Novo, ce sont plusieurs délégations étrangères qui ont été invitées à marquer de leur présence la cérémonie solennelle d'ouverture de cette session. Le Président du parlement béninois était entouré, en la circonstance, par le Président de l'Assemblée nationale du Burkina Faso et celui du Ghana; par le vice-président de l'Assemblée nationale du Togo et celui du Sénégal.

Publicité

Pour une fois, le Bénin, à travers sa représentation nationale, n'a pas eu tort de voir grand en élevant le regard par-dessus les frontières nationales. Notre pays a beau avoir des dimensions territoriales modestes et justifier d'une aura internationale limitée, il n'est pas moins porteuse d'une grande histoire et de prestigieuses traditions culturelles. Il peut s'enorgueillir   d'avoir été le berceau des Conférences nationales souveraines.

Fort de quoi, le Parlement béninois a des raisons de sortir de ses périmètres habituels et d'accueillir des hauts représentants des institutions sœurs. On cherche à renforcer le parlement continental basé en Afrique du Sud et l'on ignore les institutions parlementaires de la sous-région. C'est un non sens. Il faut faire de la proximité l'option gagnante et de la qualité de la fondation le gage de la solidité de l'édifice.

Enfin, le semi-marathon de Cotonou. Pour sa cinquième édition courue le 13 avril, la manifestation n'a pas enregistré moins de 10 000 concurrents, contre 7 000 l'année dernière.  Ils sont venus d'une vingtaine de pays, mêlant aux nôtres des athlètes nigérians, togolais, guinéens, gabonais, tchadiens, nigériens, camerounais, maliens, burkinabè, rwandais, sénégalais, mais aussi français, néo-zélandais, belges, indiens…On comprend que les organisateurs de ce semi-marathon affichent désormais la volonté et l'ambition pour une labellisation internationale de l'épreuve après cette 5è édition. Ce n'est là qu'une juste évolution des choses. Nos traditions les plus profondes en attestent et en portent témoignage. C'est petit à petit que l'oiseau fait son nid. Et le petit poisson n'a pas un autre destin que de devenir grand. Le Centre Songhaï, notre Parlement, le semi-marathon de Cotonou, en se donnant une dimension internationale, en se parant des couleurs de l'Afrique et du monde, s'assujettissent à trois exigences.

1 – Tout ce qui acquiert une certaine taille ne peut pas ne pas se mettre au diapason d'un monde qui se globalise. Comme si le besoin d'un plus grand espace vital le portait naturellement à s'étendre et à se répandre.

2- Tout ce qui gagne en qualité finit par échapper à son auteur, à son propriétaire. Ni monopole ni exclusivité. La qualité est   un bien commun. Tous ceux qui aiment la qualité l'ont en partage. Personne ne peut tirer la couverture à lui tout seul.

3- Tout ce qui se renforce et s'embellit se condamne à un perpétuel renforcement et embellissement. Dans une telle dynamique, on ne peut ni s'arrêter en chemin ni prendre une pause. On n'est pris dans le tourbillon sans fin de l'excellence.

Nous avons retenu la leçon. Il ne nous reste plus qu'à passer à l'action.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité