Eric Houndété. Ceux des Béninois qui ne le connaissaient pas le découvrent. L’honorable député se taille désormais, et de la manière la plus honorable qui soit, une réputation non usurpée. Il s’est fait, en effet, l’interpellateur constant et percutant du gouvernement.
Il n’y a plus de semaine où il ne se signale à l’attention de l’opinion par une question écrite adressée au gouvernement à charge d’y faire suite.
Les questions des membres de la représentation nationale, qu’elles soient orales ou écrites, à l’adresse du gouvernement, entrent dans la panoplie des moyens de contrôle du législatif sur l’exécutif. Eric Houndété n’a donc pas inventé la roue. Mais c’est la première fois qu’un député fait tourner à l’hémicycle la roue des questions écrites avec autant de constance et de brio. Au point de passer, aux yeux de plus d’un, pour la voix des sans voix.
L’honorable député ne fait qu’exploiter un peu plus et un peu mieux que la plupart de ses collègues un certain nombre de dispositions constitutionnelles. Article 71: «Le Président de la République ou tout membre de son Gouvernement peut, dans l’exercice de ses fonctions gouvernementales, être interpellé par l’Assemblée nationale…» Article 113 :» Le Gouvernement est tenu de fournir à l’Assemblée nationale toutes explications qui lui seront demandées sur sa gestion et sur ses activités. Les moyens d’information et de Contrôle de l’Assemblée nationale sur l’action gouvernementale sont : l’interpellation (…), la question écrite, la question orale avec ou sans débat, non suivie de vote, la commission parlementaire d’enquête….»
La question écrite, avec Eric Houndété, se révèle un créneau porteur. L’intéressé voit presque toujours juste et tape dans le mille. Les questions qu’il pose au Gouvernement sont celles-là mêmes que se posent les honorables députés du parlement de la rue. Pour dire que ce sont les questions qui agitent la conscience inquiète de l’immense majorité des Béninois. Des questions pour lesquelles ils attendent des réponses, mais que personne ne s’avise de leur donner. Bienheureux donc le député qui sait user de ses prérogatives parlementaires pour assouvir la faim et la soif d’informations des populations. Avec lui et par lui, celles-ci prennent le pouls de leur pays, s’assurent de son état de santé..
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Par les questions écrites adressées au Gouvernement, Eric Houndété assume un devoir d’information de l’opinion. Un devoir qui prend tout son sens dans le contexte de la jeune démocratie que nous nous attelons à construire. C’est Alfred Sauvy qui nous le rappelle fort opportunément (Citation) : «Bien informés, les hommes sont des citoyens, mal informés, ils deviennent des sujets» (Fin de citation).
Pourquoi a-t-on suspendu les travaux de construction de la route Godomê- Pahou ? Que se passe-t-il exactement sur le site de Maria Gleta ? Le Bénin, matraqué par un délestage sauvage, est pourtant censé tirer avantage de la turbine à gaz qui y est installée pour une plus grande autonomie énergétique. Quels sont les tenants et les aboutissants du projet de construction d’un barrage hydroélectrique à Kétou , tant au plan technique qu’au niveau du montage financier ? A quand le démarrage de la route Kétou-Savè, alors que s’annonce la saison des pluies ?
Incontestablement, ce style d’intervention que Eric Houndété privilégie à l’Assemblée nationale valorise son travail de député. Tout comme il donne du relief à sa mission de représentant du peuple. En tout état de cause, cela nous change de la contribution en creux de députés dormeurs, bagarreurs, tapageurs ou tout simplement absentéistes.
Eric Houndété, à l’image de ses collègues députés, travaille aussi bien dans les commissions que dans son groupe parlementaire. Il assiste aux diverses sessions programmées. Il anime les plénières. Mais force est de reconnaître que par l’usage presque toujours pertinent des questions écrites, il se distingue d’une certaine manière. Il se forge une image qui marquera durablement l’hémicycle. Il fera, sans nul doute, des émules, parce qu’il faut croire en la force de contagion des bons exemples. Nous lisons et nous lions l’initiative d’Eric Houndété avec cette belle pensée de Nora Roberts : « Si vous ne courez pas après ce que vous voulez, vous ne l’aurez jamais. Si vous ne demandez pas, la réponse sera toujours non. Si vous ne faites pas un pas en avant, vous resterez toujours au même endroit»
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