Affaire Patrice Talon : des patriotes notent 10 contradictions dans la décision du juge Angelo Houssou

C’est aujourd’hui que s’ouvre le jugement en appel de l’affaire tentative d’empoisonnement, devant la chambre d’accusation de la Cour d’appel. Mais l’ordonnance de non-lieu rendue par le juge Angelo Houssou dans l’affaire de la présumée tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat béninois, continue de faire des vagues.

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En effet, les patriotes de la conscience citoyenne en poste à la justice (un mouvement apolitique conduit par Marcel Adanhoun et proche du pouvoir), mettent en doute la crédibilité de la décision du juge. Ils notent dix (10) contradictions qui émaillent, d’après eux, la procédure d’instruction. Ils ont à cet effet publié un communiqué dont nous vous proposons l’intégralité.

Le juge d’instruction, Angelo Houssou, instruit ce dossier depuis le 22 octobre 2012, date à laquelle il a inculpé pour les chefs d’accusation de tentative d’empoisonnement et association de malfaiteurs les trois complices (Moudjaidou Soumanou, Ibrahim Mama Cissé et Zoubérath Kora) de Patrice Talon et Olivier Boko, sous contrôle judiciaire en France. Le juge Houssou les a par ailleurs auditionnés à plusieurs reprises dans le cadre de son instruction, au cours des 7 derniers mois.

Pour ce qui est des chefs d’accusations, dans les trois 3 cas, le juge déclare clairement qu’ils sont inculpés pour association de malfaiteurs, préméditation dans la tentative d’assassinat du chef de l’Etat avec une volonté indubitable de l’éliminer. Le juge reconnait également qu’il y a eu un «commencement d’exécution» de leur plan machiavélique qui n’a été mis en échec que par des «circonstances indépendantes de la volonté» des inculpés.

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Cependant, quelques mois plus tard, le juge Houssou se dédit et se contredit à maintes reprises en signant l’ordonnance de non-lieu général datée du 17 mai 2013 :

1ère contradiction

Citation1: Extrait de l’ordonnance de non lieu général datée du 17 mars 2013 p.6

Ici, le juge Houssou revient sur ses dires en insinuant qu’il n’y a pas eu commencement d’exécution… Qu’est ce qui a pu provoquer ce revirement suspect dans l’opinion du juge Houssou?

2ème contradiction

Citation2: Extrait de l’ordonnance de non lieu général datée du 17 mars 2013 p.7

Les actes «trop peu sérieux» auxquels le juge Houssou fait allusion, sont ceux reconnus par les inculpés, à savoir :

1. La rencontre de planification du crime à New York en septembre 2012

2. La rencontre de planification du crime à Bruxelles le 17 octobre 2012

3. Le remplacement des médicaments fabriqués sur commande de Talon

4. Le transport des médicaments par Soumanou Moudjaidou de Paris à Cotonou le 19 octobre 2012

5. La remise des médicaments au Dr Ibrahim Mama Cissé par Soumanou Moudjaidou le soir du 19 octobre 2012

6. Les échanges de messages incriminants entre Kora Zoubé et Talon Patrice entre le 17 et le 20 octobre 2012 dans lesquels Talon discute ouvertement du chronogramme du crime à commettre.

Le seul acte qui restait à poser est celui de l’administration du poison au Président de la République

De quoi le juge Houssou a-t-il besoin encore pour qualifier ces actes de sérieux? La mort du Président de la République ???

Si nous suivons la logique du juge Houssou, il semblerait que la planification de l’assassinat d’un Chef d’Etat est «trop peu sérieuse». Devons nous rappeler au juge Houssou, le cas du président rwandais Juvénal Habyarimana qui, lui, n’a pas eu la chance d’échapper à une tentative d’assassinat le 6 avril 1994. Cet acte odieux a eu des répercussions qui fracturent encore le pays vingt ans plus tard : un génocide qui a fait des millions de victimes, une guerre civile, une crise dans la région des grands lacs (impacts sur les pays frontaliers), une fracture sociale criarde, une stabilité politique fragile… Juge Houssou, aimez vous si peu votre pays le Bénin pour lui souhaiter un tel sort ???

Le juge Houssou va plus loin dans l’absurdité de son raisonnement : 7

Citation3: Extrait de l’ordonnance de non lieu général datée du 17 mars 2013 p. 7

Autrement dit, le Chef de l’Etat aurait dû ingurgiter les substances mortifères pour que le juge Houssou considère qu’il y a eu tentative d’empoisonnement !!! C’est aberrant !!

3ème contradiction

Revenons donc au PV de première comparution des inculpés mentionné ci-dessus et rappelons encore une fois que le juge Houssou avait déjà déclaré très clairement le 22 octobre 2012 que les inculpés «ont volontairement tenté de donner la mort au Président de la République»… Mais le 17 mai 2013, voici ce qu’il dit :

Citation4: Extrait de l’ordonnance de non lieu général datée du 17 mars 2013 p. 7 8

Pourquoi ce revirement? Suivons néanmoins le raisonnement du juge Houssou … Si le fait que Talon ait remis les médicaments empoisonnés à Soumanou pour que celui-ci les remettent à Mama Cissé ne prouve pas le dessein criminel des inculpés (qui ont d’ailleurs avoué que leur dessein étaient d’éliminer le Chef de l’Etat), que le juge Houssou nous explique alors ce qu’il attend de plus comme preuve additionnelle!

4ème contradiction

Pour rappel, le juge Houssou déclare le 22 octobre 2012 que l’infraction «n’a été suspendue ou n’a manqué son effet que par des circonstances indépendantes de la volonté» des inculpés. Maintenant lisons ce qu’il dit dans son ordonnance de non lieu général le 17 mai 2013:

Citation5: Extrait de l’ordonnance de non lieu général datée du 17 mars 2013 p. 8 9

Le raisonnement du juge est parfaitement et curieusement fallacieux. Il semble en réalité reprocher à l’enquête d’avoir pu empêcher l’empoisonnement. En d’autres termes, l’infraction ne serait pas constituée parce que l’empoisonnement n’a pu avoir lieu. Finalement, c’est grâce aux policiers qui ont arrêté le processus maléfique, que les auteurs ne seraient plus coupables. C’est un comble !

5ème contradiction

Rappelons que le juge Houssou avait déjà déclaré très clairement le 22 octobre 2012 que les inculpés «ont volontairement tenté de donner la mort au Président de la République»… mais le 17 mai 2013, voici ce qu’il dit :

Citation6: Extrait de l’ordonnance de non lieu général datée du 17 mars 2013 p. 9

Il se contredit dans cette même ordonnance deux phrases plus loin en disant:

Citation7: Extrait de l’ordonnance de non lieu général datée du 17 mars 2013 p. 9

Le juge Houssou dit que même si le Docteur en Médecine Ibrahim Mama Cissé (de son avis de professionnel de la santé) avoue que la toxicité des médicaments peut « donner la mort », que lui juge Houssou estime néanmoins qu’il ne s’agit pas d’une certitude… par conséquent à ses yeux il n’y a pas eu tentative d’assassinat. Que fait-il donc des rapports du FBI et du laboratoire français Toxlab (ce rapport n’est d’ailleurs même pas visé dans son ordonnance) qu’il a lui-même suscités, validés et versés au dossier? Le caractère toxique et mortifère de ces médicaments a bel et bien été démontré suites aux analyses! Pourquoi un juge d’instruction choisit d’ignorer de manière aussi flagrante des preuves qu’il a demandées?

7ème contradiction

C’est le juge Houssou qui a lancé les mandats d’arrêt internationaux contre Patrice Talon et Olivier Boko pour Association de malfaiteurs et Tentative d’assassinat. Il demande donc expressément aux autorités judiciaires françaises de faire arrêter et de procéder à l’extradition de Talon et Boko. Nous refusons de croire que la demande d’il y a quelques mois a été faite à la légère. Si le juge Houssou est allé jusqu’à demander l’implication des autorités d’un autre pays, c’est qu’il était alors conscient de la gravité des infractions reprochées aux inculpés qu’il veut relâcher aujourd’hui dans la nature.

8ème contradiction

Le juge Houssou a lancé toutes les commissions rogatoires internationales dont celle demandant à la justice française l’extradition de Talon et Boko. Il demande une fois de plus aux autorités judiciaires françaises de faire arrêter et d’extrader Talon et Boko! Il insiste et persiste! Faites arrêtez et renvoyez nous Talon et Boko!

Mais quelques mois plus tard…. le juge se contredit encore une fois : il n’attend pas la réaction des Autorités françaises et il annule le mandat pour influencer les délibérations de la Cour d’Appel de Paris prévues pour le 22 mai 2013. C’est incompréhensible ! Quelle image cela donne de la justice du Bénin?

9ème contradiction

Le juge Houssou a demandé, validé et côté le rapport du FBI qui a identifié les quatre substances toxiques et mortelles retrouvées dans le «cocktail meurtrier». Mais il refuse d’en tenir compte. C’est incompréhensible !

10ème contradiction

Le juge Houssou a rejeté, à trois reprises, les demandes de remise en liberté et d’annulation de la procédure présentée par les avocats de la défense, décisions soutenues par la chambre d’accusation de la cour d’appel. Les décisions antérieures du juge Houssou ont été motivées par le fait qu’il jugeait que les infractions commises et reconnus par les inculpés «ont provoqué un trouble exceptionnel et persistant à l’ordre public» mais cependant dans son ordonnance de non lieu général, le juge Houssou parle d’actes «trop peu sérieux».

Que s’est-il donc passé pour que le juge Houssou change de discours? Quels sont les motivations qui l’ont conduits à se dédire de manière aussi peu honorable malgré et en dépit de tous les aveux et toutes les preuves accablantes qui n’ont cessées de s’accumuler contre les inculpés au cours des derniers mois?

Une question s’impose: Pourquoi le juge Houssou a-t-il disparu après avoir signé cette stupéfiante ordonnance de non lieu? Le magistrat avait emporté avec lui trois (3) grandes valises en plus de deux (2) sacs et il venait d’obtenir un visa de trois (3) ans pour les Etats-Unis, deux (2) jours avant la prise de la scandaleuse ordonnance. A ce propos, nos sources nous informent que les Etats-Unis ont annulé le visa du juge Houssou pour faux et usage de faux et manque de professionnalisme, d’éthique et de morale.

De plus, pourquoi essayer de traverser la frontière à une heure aussi tardive (23h)? Ne sait-il pas que la route Badagry – Lagos est l’une des plus mortelles (car peu sûre) de la Cédeao? Le juge Houssou dit craindre pour sa vie? En effet, il faut croire que sa sécurité est effectivement en danger mais il se trompe de prédateur ! Il est en effet question qu’un commando attendait le juge Houssou au Nigéria pour l’éliminer et faire porter le chapeau aux Autorités béninoises dans le but de brouiller les pistes et de discréditer notre cher pays sur le plan international. Si le juge avait disparu (même pour 72 heures comme il essaye de faire croire) sans en informer femme et enfants, et surtout après avoir pris une décision de justice qu’il savait scandaleuse, réalisez vous l’impact que cela aurait eu sur la paix publique à travers le pays tout entier?

Il ressort également de nos investigations, qu’étant donné que le Chef de l’Etat quittera le pouvoir à la fin de son mandat en 2016, le juge aurait reçu la promesse d’une nomination en tant que Garde des Sceaux – Ministre de la Justice dans le 1er gouvernement du successeur du Président Yayi… successeur que Talon est convaincu qu’il pourra acheter, 

La campagne d’intoxication et de déstabilisation dans les médias nationaux et internationaux financée à coup de billets de banque, ne trompera pas le peuple béninois. D’ailleurs, à ce propos, notre juge Houssou s’évertue à dire des contre-vérités sur les radios étrangères… de qui se moque-t-on? Si le pouvoir en avait après lui et voulait attenter à sa vie, nous ne pensons pas qu’il aurait le loisir de parler en toute liberté à tous ces journalistes. Le juge Houssou a assez abusé des béninois, qu’il arrête cette mascarade.

Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, cette affaire ne concerne pas deux personnes ayant des valeurs et des convictions opposées. Au contraire !!! Au-delà d’une tentative d’assassinat contre la personne physique du Chef de l’Etat, il s’agit ici d’une tentative d’assassinat contre notre chère démocratie et nous ne saurons rester impassibles.

Rassurez-vous! Notre démarche est purement apolitique, en effet nous sommes pour une justice équitable et de droit qui honore notre pays le Bénin. Notre conscience citoyenne nous interdit de nous taire face à ce que nous jugeons être une atteinte grave à la démocratie béninoise et au professionnalisme de notre justice.

Pour les Patriotes de la Conscience Citoyenne en poste à la Justice.

Marcel Adanhoun

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