La communication: suite et fin

Nous sommes heureux. Notre chronique du jour du 15 mai 2013, a eu auprès de nos lecteurs et auditeurs un écho plus que favorable : De la communication gouvernementale.

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Tel en était le titre. Nous avons craint, pourtant, qu’une réflexion quelque peu technique, ne survole les préoccupations de nos lecteurs et de nos auditeurs. Divine surprise. La plupart de ceux qui nous ont lu et entendu veulent en savoir plus.

Qu’à cela ne tienne ! Le journaliste est l’obligé de ses lecteurs et auditeurs. Rappelons les trois directions que nous indiquions et sur lesquelles des explications complémentaires nous sont expressément demandées.

La communication gouvernementale comme une communication qui montre et qui démontre, qui raconte et qui explique. Prédomine, ici, l’information. C’est le faire savoir.

La communication gouvernementale comme une communication qui fait témoigner, de manière ouverte, voire critique, les bénéficiaires de l’action gouvernementale. Prédomine, ici, la participation. C’est le faire faire et le faire ensemble.

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La communication gouvernementale comme une communication qui anticipe, parce qu’elle sait engager le futur proche et projeter les étapes ultérieures d’une action présente. Prédomine, ici, l’éducation. C’est le faire en conscience et en confiance.

D’abord, l’information. Elle consiste à dire ce que le gouvernement fait, à montrer les résultats de ses initiatives, sans craindre d’expliquer les difficultés rencontrées ou les retards observés. Si nous avions communiqué autour du bâtiment en construction et destiné à abriter notre Parlement à Porto-Novo, l’œil de la conscience aurait été présent dans les murs de cet édifice. Et cet œil aurait gravement interrogé et de bonne heure, tous les Caïn par qui le scandale est arrivé : 14 milliards de nos francs engloutis dans la boue des berges de la lagune de Porto-Novo.

Ensuite, la participation. Elle consiste à impliquer dans le processus de communication des cibles bénéficiaires de l’action de communication. La division des tâches doit être rigoureusement respectée. Le gouvernement dit ce qu’il fait et comment il le fait. Les populations bénéficiaires répondent en   disant leur perception sur ce qui se fait et exprime leur degré de satisfaction sur ce qui a été fait.

Mais comment ? Des débats libres, ouverts et critiques appelleront la contribution de plusieurs segments de la population. Si on s’y était ainsi pris, nous aurions dû voir venir ou nous aurions eu, à titre d’avertissement, de sérieuses présomptions sur l’affaire Sonacop. On n’aurait donc pas besoin d’attendre que coule beaucoup d’eau sous les ponts avant que le pot aux roses ne soit découvert.

Par ailleurs, une bonne communication gouvernementale se doit d’intégrer les outils modernes que sont les sondages d’opinion, les enquêtes de terrain. Ces outils interviennent à toutes les étapes d’un processus : à l’amont et en aval, avant, pendant et après. Une telle approche communicationnelle nous aurait évité d’avoir à gérer une grosse aberration managériale:   deux unités industrielles à Allada et à Kpomassè, mais à l’arrêt. Pour quelle raison ?  Faute de matière première à transformer. Il s’agit de l’ananas pour l’une.  Il s’agit de la tomate pour l’autre. Si sondages et enquêtes de terrain étaient au nombre de nos outils de travail, nous n’aurions pas été des orphelins abandonnés sur le bas côté de la route.

Enfin, l’éducation. Elle consiste, autour de chaque action de communication, à faire passer un message dont la portée dépasse les frontières du présent, va bien au-delà des limites d’aujourd’hui. Prenons l’exemple de l’opération «3CI» , «Cotonou en campagne contre l’inondation». Quel message, à travers cette opération, avons-nous jusqu’ici envoyé aux habitants de la ville ? Quels comportements nouveaux avons-nous encouragés, pour que nous n’ayons plus, chaque année, à reprendre le même rituel pour les mêmes résultats ? La communication nous projette en avant. Mais sans nous souffler à l’oreille cette vérité : «Pour voir le futur, il faut regarder derrière soi».

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