Lutte contre la corruption au Bénin : et si le cas « Houéssou » faisait école ?

En moins d’une semaine, le sort du Dg de la Sonacop, Expédit Houéssou, a été scellé. Comme un éclair, il est passé de sa position envieuse de Dg à celle d’un paria.

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Tout est allé si vite, au point où maints Béninois réclament la même célérité et la même volonté présidentielle  pour le traitement des nombreux autres dossiers : Icc-services, machines agricoles, concours frauduleux au Mfe, Sonapra, Sbee… Visiblement l’Ige devrait avoir un agenda bien rempli.

On commençait déjà à craindre l’oisiveté de ses membres. Depuis plusieurs années, les interventions de l’Inspection générale d’Etat (Ige) se sont raréfiées sur le terrain, et amènent certains Béninois à dire que Jacques Alidou Koussé et ses ouailles, bénéficiaient d’une sinécure et passaient des moments tranquilles à Porto Novo. Il a fallu le dossier de la Sonacop pour les revoir à l’œuvre. En six jours, l’Ige a décortiqué le dossier Sonacop et établi la culpabilité de son Dg, Expédit Houéssou. Il s’agit d’un exploit, car c’est pour la première fois qu’un dossier de corruption connaît une issue favorable en si peu de temps. Ceci, à cause de la volonté personnelle du Chef de l’Etat qui a reçu les syndicalistes pourfendeurs du Dg, a envoyé son ministre pour demander la reprise du travail, et enfin l’Ige pour vérifier si oui ou non il y a malversation.  Tout ceci n’a été possible que grâce à la volonté politique du Chef de l’Etat lui-même.

Yayi, la clé à tout !

L’engagement personnel du Chef de l’Etat dans ce dossier montre bien qu’aucun dossier de prévarication ne peut aboutir sans son aval. C’est à peine exagéré de dire que, si les dossiers en instance ne bougent pas, c’est parce que le Chef de l’Etat ne joue pas sa partition. Quand il le joue bien comme dans le cas actuel, les faussaires sont jugés coupables, avant même d’aller devant un tribunal. Dans le dossier Sonapra, Sbee et machines agricoles, le Chef de l’Etat n’a jamais envoyé aucune commission d’enquête. Pour les cas de la Sonapra et de la Sbee, on n’en a jamais parlé. Et pourtant, plusieurs révélations ont dénoncé des malversations dans ces structures d’Etat. Pour ce qui concerne le concours émaillé de fraudes organisé par le ministère du Travail au profit du ministère des Finances, on se désole bien que la commission confiée à Amos Elègbè n’a pas trop bougé et visiblement, semble-t-il, ne fait presque rien.

Lire aussi : Houessou coupable? Mais qui donc est responsable ?

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Cette commission apparaît au fil des jours comme une structure qui veut étouffer le dossier en faisant perdre assez de temps, pour que les gens oublient un peu. A ce niveau, on n’a pas vu un président déterminé, sinon il aurait donné un mandat assez court à la commission Elègbè. Conclusion : Quand Yayi veut, le dossier est vite traité, mais quand il ne veut pas, il reste sourd à tous les remous et le dossier n’aboutit jamais.

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