Madagascar : mauvais présage pour une sortie de crise définitive

A peine sorti d’une transition de quatre ans, Madagascar va devoir se replonger dans une autre, plus courte certes, mais dont l’issue est aussi incertaine que la première, au regard des acteurs en présence et du caractère burlesque des résolutions prises par le Conseil des églises chrétiennes du pays.

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Isolé géographiquement de l’Afrique continentale, Madagascar n’en est pas pour autant étranger à ce continent. Il en traîne les tares ; et son régime politique, à l’instar de celui des autres pays, est bien à la merci des fourberies de ses leaders politiques. Et dans cette galère, chacun joue sur ses habiletés et ses capacités de dribbleur. Andry Rajoelina, l’actuel président de la transition dans ce pays, a  bien compris le jeu. Alors qu’il avait annoncé jadis qu’il ne sera plus candidat à l’élection présidentielle, l’actuel homme fort d’Antananarivo a fait volte face, ces derniers jour, en annonçant sur Rfi qu’il se présentera à l’élection présidentielle du 24 juillet. Il s’est donc dédit, comme bon nombre de présidents africains habitués à tromper leur peuple, en revenant sans cesse sur leurs promesses. Le désordre ainsi créé a permis à l’ancien président Didier Ratsiraka de se présenter, ainsi que la femme de Marc Ravalomana, celui-là même que Rajoelina a déposé en 2009. Au total, près de 49 personnes dont la plupart de la société civile.

Un dialogue pour rien

 Hier, le dialogue inter-malgache s’est achevé après deux semaines de consultations. Il propose une nouvelle transition de dix-huit mois au plus, dont la mission principale est de proposer, par référendum, une nouvelle constitution qui sera rédigée par une assemblée constituante. Pendant ce temps, le pays sera dirigé par un premier ministre plénipotentiaire et une présidence composée de quatre présidents que sont Didier Ratisiraka, Marc Ravalomanana, Albert Zafy et Andry Rajoélina. Cette proposition paraît géniale, mais dans son application, elle risque de déboucher sur une grande cacophonie et une forte confusion au sommet de l’Etat.

Lire aussi : Madagascar – présidentielle: 1 fauteuil pour 49

Comment quatre anciens présidents qui rêvent tous de devenir président peuvent-ils se mettre ensemble pour travailler pour la réussite d’une transition ? Pourront-ils laisser les coudées franches à un premier ministre qui, dit-on, aura tous les pouvoirs de l’exécutif ? Un tel organigramme politique à la tête du pays s’apparente bien à un panier à crabes qui risquent d’installer le pays dans une cacophonie indescriptible. Madagascar n’est pas encore sorti de crise. Hélas.

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