Sébastien Ajavon toujours dans le viseur de la DG des impôts

Les tracasseries fiscales auxquelles sont assujettis certains opérateurs économiques béninois, sont loin de connaître une fin.

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Invité hier dans l’émission Zone Franche, sur Canal 3 Bénin, Sébastien Ajavon, Pdg Cajaf Comon et président fu Patronat a pris la peine d’exposer particulièrement son cas que beaucoup croyaient pourtant déjà résolu.

Malgré l’échec essuyé devant la justice dans l’affaire qui l’opposait à  Cajaf Comon, la Direction générale des impôts n’a pas pour autant baissé les bras, en ce qui concerne ses poursuites contres Sébastien Ajavon. C’est du moins ce qui ressort des argumentaires de ce dernier. Des poursuites qui s’apparentent désormais à une forme de règlement de compte personnel inavoué. Le président du patronat affirme avoir été personnellement convoqué, tout dernièrement encore, devant la Brigade économique et financière pour des motifs fallacieux. Ceci, alors même que l’affaire qui opposait sa société à la Direction des impôts, devant la justice, n’a pas encore connu son épilogue. Dans les argumentaires qu’il a développés hier, on pouvait noter comme des ombres de représailles qui planeraient sur la personne même de l’opérateur économique. Voilà des actes qui pourraient remettre en cause la bonne foi du Chef de l’Etat dans sa volonté, pourtant affichée, d’établir un partenariat de dialogue franc entre le secteur public et le secteur privé.

En marche vers un partenariat public-privé

Parlant de partenariat pour un dialogue public-privé, le président du Conseil national du patronat a fait un bilan sur la suite qui a été réservée aux recommandations issues de la table ronde secteur public-secteur privé, qui s’est tenue, il y a six mois, notamment les 29, 30 et 31 octobre 2012, à Cotonou. Il a laissé entendre qu’un comité paritaire a été mis en place, quatre mois après la table ronde. Un comité qui, pendant 45 jours, a travaillé et rendu des conclusions sous forme d’un document envoyé au gouvernement, depuis une dizaine de jours. La balle est désormais dans le camp du gouvernement qui doit publier un décret qui va pouvoir mettre en place une Autorité Nationale du Dialogue Public-privé. Une autorité permanente qui travaillera à la croissance économique du Bénin.

La croissance à deux chiffres à portée de main

Sébastien Ajavon est, aujourd’hui plus que jamais, profondément convaincu que l’atteinte d’une croissance économique à deux chiffres au Bénin, ne saurait être rangée au placard de l’utopie.  L’opérateur économique a fait des propositions qui paraissent logiques et qui pourraient stimuler un environnement favorable à la création des richesses. Contestant ceux qui se satisfont du taux de croissance  de 5,4%  actuellement affiché, le richissime  homme d’affaires a essayé de démontrer que la croissance économique à deux chiffres pourra se faire au Bénin, et de façon soutenue sur une dizaine d’années. Pour lui, on n’aura pas nécessairement besoin d’un sous-sol gorgé de minerais, avant d’espérer atteindre cet objectif. Le voisinage avec le Nigeria étant un atout considérable. Mieux, il croit savoir que pour aspirer à une forte croissance, l’Etat doit juste se contenter de faire sa politique, en rendant favorable le climat des affaires et en laissant le commerce à la seule discrétion des opérateurs privés. Par ailleurs, l’homme a fait la proposition d’une nouvelle façon de booster les recettes de l’Etat. Il s’agira, selon lui, de définir à l’avance les recettes annuelles en fonction des recettes de l’année précédente, et de les repartir entre les opérateurs privés qui devront s’en acquitter. E sorte que le montant à définir connaisse une augmentation de 20%, par exemple, chaque année, par rapport aux recettes de l’année précédente. Il s’agit là, selon lui, d’une proposition qui pourra diminuer les risques de corruption et certaines pressions fiscales. Pour Sébastien Ajavon, l’Etat doit revoir sa façon de faire la croissance et laisser le secteur privé, dans un climat de confiance mutuelle, apporter sa considérable contribution à la création des richesses.

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Ajavon réclame la tête de Soumanou Babamoussa

Difficile de croire que la Directrice générale des impôts a, de sa propre initiative, adressée une convocation à Sébastien Ajavon, devant la Brigade économique et financière.  Une poursuite qui intervient, alors même que le Chef de l’Etat semble véritablement tendre la main au secteur privé, pour un nouveau départ, en ce qui concerne un partenariat franc entre les secteurs public et privé. Pour l’opérateur économique, si les consignes ne viennent pas du sommet, alors que des têtes tombent. Il apparaît donc clair que la seule façon pour le Chef de l’Etat de prouver sa bonne foi dans cette affaire, est de faire tomber des sanctions.

Mieux, la Directrice des impôts aurait, il y a quelques mois, avant d’assigner la Société Cajaf Comon en justice, promis sa tête à couper, en cas d’échec. Et ceci, devant le Chef de l’Etat. C’est aussi l’une des confessions faites hier par Ajavon. Mais, depuis la décision de justice qui la déboute et lui demande de reverser ce qui est dû à Cajaf Comon, la tête demeure bien fixée. Sous d’autres cieux, dans les milieux où les cadres et les autorités ont une crédibilité et un profond sens du respect de la parole donnée, on aurait assisté à une démission pure et simple ; ou à défaut à un limogeage. Mais hélas, nous sommes au Bénin. Un pays où le ridicule ne tue pas.

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