Supposée mauvaise gestion à la Cnss : le Président de l’Ong Alcrer suscite la réaction de Boni Yayi

Après le point de presse des anciens membres du Conseil d’administration de la Cnss, le mercredi 29 mai dernier, sur une supposée mauvaise gestion de l’actuel Directeur de l’institution, le président de l’Ong Alcrer a exhorté le Président de la République à s’autosaisir du dossier afin que la vérité puisse éclater au grand jour.

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C’est à travers un communiqué de presse dont voici la teneur.

Le mercredi 29 Mai 2013, six des neuf membres de l’ex-Conseil d’administration de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) ont organisé une conférence de presse.

Lors de cette sortie médiatique, les organisateurs ont fait des révélations sur les faits graves qui caractérisent la gestion de la CNSS. Ils ont notamment dénoncé  le blocage du fonctionnement normal de la société, les violations intempestives des textes, le pillage systématique des ressources à des fins personnelles, le bradage des domaines de la CNSS et les prises de décisions sans l’avis du Conseil d’administration.

Lire : Mauvaise gestion a la Cnss : déjà 2 milliards de perte selon Ajavon

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Selon les auteurs de la Conférence de presse, toutes ces irrégularités pénaliseraient lourdement – et dans des proportions du milliard – les cotisations des braves employeurs et travailleurs de notre pays. Ces révélations, si elles sont vérifiées, constituent, pour l’ONG ALCRER, un cas grave de mauvaise gestion, de malversation et de violation flagrante de l’article 35 de la Constitution qui dispose : « Les citoyens chargés d’une fonction publique ou élus à une fonction politique ont le devoir de l’accomplir avec conscience, compétence, probité dévouement et loyauté dans l’intérêt et le respect du bien commun».

L’ONG ALCRER, soucieuse de la gestion transparence des Entreprises et Offices d’Etat, demande, avec force insistance, au Chef de l’Etat de se saisir du dossier comme ce fut le cas au niveau de la SONACOP et de diligenter une enquête de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) pour au moins vérifier les allégations faites par les membres éminents de l’ex-Conseil d’administration de la CNSS et au surplus auditer la gestion de cette Caisse essentielle pour la promotion de la sécurité sociale au Bénin.

Les Béninois ont encore en mémoire le précédent de la SONACOP où, sur des dénonciations syndicales, l’IGE a été dépêchée pour mener un contrôle dont les résultats ont été rendus publics sur les chaînes de télévision. Ce précédent a été salué, en son temps par le Président de l’ONG ALCRER, comme un modèle de réactivité et de diligence à étendre à plusieurs autres Entreprises et Offices d’Etat dont la gestion laisse à désirer.

Dans son engagement à assurer la transparence et la bonne gouvernance au sein de ces Structures étatiques ou semi-étatiques, le Gouvernement doit éviter le clientélisme consistant à déclencher des mesures de contrôle et d’assainissement dans telle Société et à s’en abstenir dans telle autre, même sous le coup de dénonciations de graves irrégularités. Cette politique de « deux poids deux mesures », source de profondes fractures sociales, est susceptible de mettre dangereusement à mal la cohésion nationale.

L’ONG ALCRER, de plus en plus interpellée sur cette situation de préoccupation nationale, exige du Gouvernement que les enquêtes de l’IGE soient étendues à toutes les Entreprises et Offices d’Etat, comme la CNSS, la SONAPRA et le CNCB ayant fait l’objet de dénonciations publiques de malversations diverses. Lorsque les contrôles auront été effectués, l’IGE est appelée à rendre publics ses rapports dans les mêmes formes que le précédent de la SONACOP. C’est une question non seulement de transparence mais aussi d’équité publique.

L’ONG ALCRER en profite pour réaffirmer son engagement à traquer, par tous moyens de pression civile et civique, tout gestionnaire de fonds publics convaincu de mauvaise gestion et de malversation sur le patrimoine national.

Elle invite le Gouvernement à prendre toutes les dispositions utiles pour la mise en œuvre effective de l’article 3 de la loi N° 2011-20 du 12 octobre 2011 portant Lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin surtout que cette loi a été promulguée par le Chef de l’Etat lui-même et que la Cour Suprême a déjà reçu le serment des membres de l’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption (ANLC). Cette loi a étendu l’obligation de la déclaration et du contrôle du patrimoine aux hautes personnalités et hauts fonctionnaires de l’Etat dont la liste a été bien définie. Aux termes de cette loi, ces personnalités parmi lesquelles figurent les Directeurs des Offices et Sociétés d’Etat ne se contenteront pas de déclarer simplement leur patrimoine à l’entrée et à la sortie de leurs fonctions : elles ont obligation de produire les titres de propriété justifiant les biens déclarés (Article 4 de la loi 2011-20).

Fait à Cotonou, le 30 Mai 2013
Le Président de l’ONG ALCRER, Martin ASSOGBA

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