Fermeture du parc Koumater de Malanville : Charles Toko dans le collimateur du pouvoir

Hier, très tôt dans la matinée, des militaires sont allés fermer le parc Koumater de Malanville, qui tient lieu de terminal Bénin-Niger, appartenant au dirigeant de presse et opérateur économique Charles Toko. On lui reprocherait de pratiquer des tarifs trop élevés sur son terminal. Mais, officieusement, les raisons semblent bien être ailleurs.

Publicité

C’était la débandade, hier matin  au terminal Bénin-Niger de Malanville. Très tôt dans la matinée, vers 7 h 30, des militaires partis de la garnison de Kandi, sont venus fermer le parc Koumater géré par la société Yato, de l’opérateur économique et dirigeant de presse Charles Toko. Koumater est un parking  gros-porteurs de la frontière Bénin-Niger. Les militaires, très surexcités, ont chassé tous ceux qui travaillaient sur le parc, avant de fermer le portail principal.  La violence de la fermeture et le procédé utilisé, ressemblent comme deux gouttes d’eau à ceux qui ont permis au gouvernement d’arraisonner des navires contenant les intrants de Talon. Sauf qu’ici, il n’y a rien à saisir. Les militaires ont simplement pris les lieux, en lieu et place des acteurs portuaires. Selon des sources proches du dossier, ce parc pratiquerait des tarifs plus élevés. La veille de l’opération, des badauds avaient marché dans la ville de Malanville, pour dénoncer des tarifs « trop élevés » pratiqués sur ce parc. Ces badauds avaient fustigé le fait que ce parc perçoive 12.000 F par camion pour les frais de gardiennage et de sécurisation des marchandises, contre 10.000 F sur les autres parcs. Joint au téléphone, le promoteur du parc, Charles Toko, trouve cela surprenant. Il affirme que les tarifs qu’il applique ne viennent pas de lui, mais de l’Association des commissionnaires agréés en douane du Bénin (Acad) qui, dans une note d’information du 29 mars 2010, a fixé les tarifs de gardiennage et de sécurisation des marchandises à 12.000 F. Ce montant comprend les frais de stationnement, fixés à 2.000 F par camion gros-porteur, et les frais de gardiennage et de sécurisation des marchandises, fixés à 10.000 F. En clair, précise-t-il, tous les parkings gros-porteurs situés au niveau des frontières, doivent appliquer ces tarifs.  Il s’étonne que, depuis trois ans, ces tarifs n’aient suscité aucun remous et que c’est maintenant que des gens décident de marcher contre des tarifs rendus officiels et connus de tous les acteurs de la filière.

La révision de la constitution, l’anguille sous la roche

Selon des sources concordantes, il y aurait d’autres raisons derrière cette fermeture de parc. Selon celles-ci, on pourrait croire, naïvement, que la seule marche de ces badauds – dont on a du mal à cerner les motivations –  est l’unique raison de la fermeture de ce parc, si son promoteur n’intervenait pas dans une autre activité. En effet, Charles Toko est le Pdg de la société Yato qui est promotrice et gère ce parc. Avant d’être dans cette filière, il a été longtemps journaliste et est le Pdg du Groupe de presse «Le Matinal» qui édite le quotidien du même nom. Il est donc facile de croire qu’il est donc victime d’un acharnement politique, compte tenu des récents écrits de ce journal.   Le Pdg lui-même ne s’en doute pas. Les  derniers articles relayés par ce journal, sur le projet de révision enclenché par le Chef de l’Etat, ont suscité un grand émoi à la Marina et aurait mis le Chef de l’Etat très en colère. Comment donc ne pas croire que cette fermeture est intervenue, en représailles aux écrits «gênants» du tabloïd de Tantô. Le rapprochement est vite fait et l’acharnement politique bien possible, venant d’un régime de plus en plus allergique à la vérité et à la contradiction.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité