L’huile de palme africaine est de plus en plus victime d’une politique protectionniste en Europe. Pour contrer ces obstacles et accroitre son exportation, les acteurs africains de la filière tiennent, depuis le lundi 10 juin dernier, «le premier congrès africain de l’huile de palme». C’est à Abidjan.
Créer une plateforme d’échanges, au niveau continental, en vue de prendre des mesures pour freiner les «attaques sévères» contre l’huile de palme et encourager sa consommation en Afrique, sans oublier de mettre l’accent sur l’apport de cette huile dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. C’est l’objectif du premier congrès africain de l’huile de palme, qui se tient à l’hôtel Ivoire d’Abidjan depuis le lundi 10 juin dernier et qui prend fin ce jour.
Ainsi, planteurs de palmiers à huile, producteurs industriels, transformateurs, bailleurs de fonds, scientifiques, spécialistes en nutrition, promoteurs d’Ong environnementales, réfléchissent sur des actions d’envergure pour amener l’Afrique à retrouver sa place de leader dans l’exportation de l’huile de palme. Et ce, à travers l’élaboration et l’adoption d’une politique commune, ainsi que des recommandations pour le développement de la filière et la défense des intérêts communs des acteurs de la chaîne de valeur de l’huile de palme.
La cérémonie d’ouverture dudit congrès, dont l’organisation est confiée à l’Association des producteurs de Côte-d’Ivoire (AIPH), s’est déroulée en présence des ministres ivoiriens de l’Intérieur et de l’Agriculture, ainsi que plusieurs officiels africains venus du Ghana, du Libéria, de la Guinée, du Congo Brazzaville…
Au cours de la cérémonie d’ouverture, les participants n’ont pas manqué de souligner l’importance de la filière du palmier à huile dans l’économie des pays africains. Et la Côte-d’Ivoire, pays hôte du congrès, en est la preuve. Deuxième producteur de l’huile de palme en Afrique et premier dans l’espace Uemoa, la Côte-d’Ivoire fournit 90% du volume total d’huile de palme produit dans la zone.
En effet, la filière de l’huile de palme enregistre en Côte-d’Ivoire un chiffre d’affaires estimé à plus de 400 milliards de francs CFA. Par ailleurs, elle nourrit 10% de la population ivoirienne. Une performance que le pays compte doubler, aux dires du ministre de l’Agriculture ivoirien, Mamadou Sangafowa Coulibaly.
Un défi à relever par les autres pays africains
Ainsi, les autres pays du continent devront s’organiser pour mieux rivaliser avec l’Indonésie et la Malaisie, qui détiennent le record actuel de la production d’huile de palme dans le monde, ravissant la vedette au Nigéria qui produisait la moitié de l’offre mondiale pendant les années 1960.
Car, malgré leur détermination, «la Malaisie et l’Indonésie ne pourront pas répondre à l’évolution de la demande mondiale. L’avenir de l’huile de palme est en Afrique. Mais, il reste encore beaucoup d’obstacles à son développement, notamment au niveau foncier», a rappelé le Docteur Touré, expert de la Banque mondiale.
Il est à noter que les travaux du premier congrès africain sur l’huile de palme prennent fin ce jour sur la signature d’une déclaration commune dite «Déclaration d’Abidjan’’. Cette déclaration va poser les fondements de la mutualisation des actions des acteurs de la filière du palmier à huile sur le continent.