IFA : obscurantisme douteux ou sagesse ancestrale ?

Quelle sagesse contredirait ces justes préceptes de notre patrimoine ancestral ? De plus, ils résonnent d’une belle musicalité poétique. Pourtant, selon une opinion répandue, IFA serait une pratique douteuse et obscurantiste.

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Cette vision réductrice et spécieuse semble ignorer la morale pratique1  du système IFA.

Par quel subterfuge a-t-on diabolisé une sagesse qui véhicule des préceptes aussi édifiants ? S’il est établi que le berceau de l’humanité se trouve en Afrique, peut-on sérieusement admettre que le bon Dieu ait caché sa parole de vérité à ses premières créatures, nos ancêtres, pour ne la révéler qu’aux émigrés Hébreux et Arabes, Grecs et Romains, Chinois et Indiens ? En s’obstinant à traiter la spiritualité africaine de tissu de « vulgaires superstitions » tirées d’un « animisme barbare et diabolique », a-t-on fait preuve de respect de la dignité du Noir ou de mépris ? C’est ainsi que certains pratiquaient le dialogue des civilisations, il n’y a pas si longtemps, hélas !

Bien que nous ayons eu accès à la civilisation, qu’on nous ait enseigné l’amour du prochain et fourni l’arsenal technologique de la modernité, le mieux-être promis est-il au rendez-vous ? Avec de la jugeote, interrogeons-nous en conscience. Bien au contraire, nos comportements sont désormais caractérisés par des contre-valeurs telles que l’individualisme, l’incivisme et la cupidité. L’obsession des biens matériels semble nous avoir fait perdre le sens du Bien et du respect de la condition humaine qu’il nous est donné de partager équitablement. Selon un observateur averti, « abandonner la quête de l’être pour adopter le culte du paraître, nous a conduit à la culture de l’indignité  ». Tout est dit !

Il y a une vingtaine d’années, à l’aube de notre « renouveau démocratique », nous prétendions avoir vaincu la fatalité… Nous semblons pourtant vivre, impuissant, la régression des valeurs morales dans nos familles, à l’école et dans la cité. Le tableau n’est pas reluisant car la victoire annoncée semble s’être muée en débâcle. Toutefois, si nous sommes capables de faire humblement et honnêtement notre introspection, il n’est pas interdit de positiver le constat pertinent de l’observateur averti, pour nous forger une espérance : « abandonner le culte du paraitre pour adopter la quête de l’être, rétablira la culture de la dignité2 ».

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Gratien AHOUANMENOU, Promoteur du Groupe SPL (Agence culturelle)

A la semaine prochaine, pour un exposé logique et sans aucun mystère, des clés essentielles pour comprendre la base binaire du système IFA et la messagerie octale qui en structure la science tridimensionnelle (morale, cosmogonique et pharmaco-thérapeutique).

1 En 1929, à l’Institut Catholique de Paris, un cours intitulé La morale pratique des peuples de Guinée était délivré par le Père Francis AUPIAIS. Ce missionnaire, véritable humaniste ouvert à autrui, qui avait séjourné dans la colonie du Dahomey durant une vingtaine d’années, avait été séduit par « l’état intellectuel et moral » de ces Africains « qu’il savait tenus en médiocre estime par les Blancs ».

2 Bienvenu AKOHA (Professeur de linguistique à la FLASH/UAC, spécialiste des mutations culturelles).

 

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