Le Bénin, «1er producteur de la politique» en Afrique?

Ancien «quartier latin» de l’Afrique, le Bénin est en train de devenir, depuis plusieurs années, le quartier «crétin» du continent.

Publicité

Dans les années 60, ce sont les cadres et intellectuels de ce petit pays de l’Afrique, l’ex-Dahomey, qui ont joué un rôle éminemment important dans le développement de plusieurs pays de l’ex-AOF (Afrique Occidentale Française). Ces valeureux Dahoméens ont séduit par leur sens aigu du travail bien fait, leur compétence et leur conscience professionnelle. C’était les meilleurs étudiants formés dans les universités françaises, du Collège William Ponty à Dakar…..

Ces temps sont si lointains que quelques années seulement après les indépendances, cet «intellectualisme» fut mis à profit pour la déstabilisation du pays, de 1960 à 1972 où le Dahomey a connu plus de dix (10) coups d’Etat, le plus grand nombre dans toute l’Afrique.

De 1972 à 1989, la période révolutionnaire, avec son idéologie marxiste-léniniste, créa l’école nouvelle. Ce premier choc a eu des conséquences graves  sur l’école béninoise qui a commencé par former ceux que le président révolutionnaire marxiste-léniniste, je veux nommer le Président Mathieu KEREKOU, appelle ironiquement «les intellectuels tarés». C’est cette descente aux enfers de l’école béninoise qui fait aujourd’hui que les intellectuels béninois d’aujourd’hui, ne valent plus ce que valaient leurs ainés qui faisaient la fierté du pays au sein de l’ex-AOF.

Selon le classement 2013 des 100 meilleures universités d’Afrique, publié le 16 Avril par le site International Colleges and Universities (ICU), aucun établissement universitaire du Bénin n’a été retenu… shame on You! Comme le disent les Anglais. C’est vraiment pitoyable. Où sont les Docteurs du Bénin? Les Agrégés de la République qui se targuent fièrement de leurs grades? Pire, parmi les 100 premières universités d’Afrique, 10 seulement sont francophones! Vive «la Francophonie de la médiocrité» dira-t-on?

Publicité

Le Bénin est devenu, depuis la Conférence Nationale des forces vives de la Nation, le 1er pays «producteur de la politique» en Afrique. C’est ce nouveau rôle qu’il a choisi de jouer depuis février 1990.

Plusieurs pays du continent se sont inspirés, tant bien que mal, de cette grande assise historique qui a déclenché le Renouveau démocratique en Afrique.

Malheureusement, au lieu de propulser le développement socio-économique du pays, ce renouveau démocratique bien démarré jusqu’en 1996, est devenu depuis quelques années le mal qui veut l’anéantir.

D’abord il y a eu la revalorisation de la «fonction politique» par l’augmentation exponentielle des salaires des députés, des ministres, membres de la Cour Constitutionnelle, membres de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, membres de la Haute Cour de Justice, Conseillers et Chargés de mission du Président de la République… qui sont tous des politiciens.

Ainsi, au Bénin du renouveau démocratique, il suffit simplement de se reconvertir en politique et gagner cent fois ou plus par mois le salaire d’un enseignant communautaire, d’un fonctionnaire de l’administration ou d’un paysan. Ce qui fait aujourd’hui que la chose politique attire plus de jeunes ou d’adeptes que n’importe qu’elle fonction productive de ressources financières pour le budget national.

Selon les statistiques, «1% seulement de la population béninoise (les fonctionnaires) s’arrogent les ressources financières qui devraient revenir à tous les neuf millions de Béninois, s’est indigné le Président de la République, le Docteur Yayi Boni, lors d’une de ses nombreuses rencontres avec les vraies forces productrices de ressources. Mais, ce qu’il a oublié de dire ou de constater, la part réservée aux politiciens et aux institutions budgétivores dans ce budget «salarial» est énorme et fondamentalement injuste. Comme conséquence, il y a la politisation à outrance de l’administration publique qui, au lieu d’être un instrument de développement, est malheureusement plus au service des acteurs politiques et des «hauts placés». On entre en politique pour se servir, c’est-à-dire devenir riche, et non pour servir les intérêts du pays.

La politique a pris le pays sur toutes les questions liées au développement, c’est-à-dire que, même le développement est aujourd’hui politisé. Pas un seul domaine où la politique  politicienne ne s’implique pour tout désorganiser : les recrutements dans la Fonction Publique, les nominations dans divers corps de l’administration, la gestion des carrières des Agents permanents de l’Etat, la gestion des départs à la retraite, les affectations de cadres, l’organisation des concours, la gestion des filières agricoles, les aides financières aux communes, et même la gestion des catastrophes naturelles…

Les ressources du pays sont simplement mal gérées ou orientées dans des projets improductifs, au nom de la politique politicienne et de l’autre gangrène qui a pour nom «la corruption» érigée en système de gestion économique.

Ajouté à l’impunité qui sévit dans le pays depuis l’ère du renouveau démocratique, toutes ces raisons expliquent pourquoi tous les indicateurs économiques sont au rouge et le Bénin compte parmi les pires économies du monde et est même devenu le «last» au niveau des pays de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine)…

En choisissant de rester aveugles à l’actualité économique internationale et aux sacrifices que consentent les dirigeants et les peuples occidentaux qui nous aident à équilibrer nos budgets, les politiciens et décideurs du Bénin risquent de le conduire tout droit dans l’abîme, les jours, semaines et mois qui arrivent à grands pas… Malgré les efforts «palpables», physiques et intellectuels, du 1er des Béninois, le Président Boni Yayi, de certains membres de son gouvernement et de quelques cadres émérites que compte encore le pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité