Le Solidarisme à la Française et l’Exception Allemande!

Dans notre essai de conceptualisation et de définition de la Social-démocratie et du Social-Libéralisme, une notion revient fréquemment, de telle sorte qu’on peut dire qu’elle représente l’épine dorsale de ces idées politiques centristes.

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Il s’agit de la notion de Solidarité, avec ses deux corollaires qui sont : la nécessité d’une Justice sociale et le traitement équitable des citoyens, tout en sauvegardant les Libertés individuelles pour un meilleur épanouissement de l’Homme (voir les développements sur le Social-Libéralisme). Dans cette dernière partie de notre trilogie centriste, il convient donc d’aborder la notion qui est la charnière centrale de toutes ces idées réformatrices et progressistes, tout en la mettant dans deux contextes riches en enseignements : Le Solidarisme à la Française et l’Exception allemande…

A l’origine, la recherche d’une meilleure Démocratie sociale!

C’est en voulant construire des sociétés plus solidaires, où chaque individu puisse avoir sa place, quelle que soit sa situation personnelle, que l’idée de la Démocratie sociale est née. Nonobstant nos précédents développements sur l’origine de la Social-démocratie et des valeurs humanistes, on peut retenir donc que ce qui caractérise véritablement le Centre, c’est la recherche d’une meilleure Démocratie sociale, avec ses trois piliers majeurs que nous allons définir plus loin.

En quoi la Démocratie sociale diffère-t-elle du Libéralisme et du Conservatisme?

C’est justement dans les tentatives de réponse à cette interrogation, que l’on retrouve les différentes idées politiques que nous avons déjà abordées, la Social-démocratie et le Social-Libéralisme, avec les nuances que nous connaissons.

Il s’agit donc de mettre plus en avant le progrès, au lieu de se cantonner aux réalités d’Hier, alors que le monde bouge, que tout est en mouvement, de plus en plus vite (Conservatisme versus Idées progressistes).

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Il s’agit également d’atténuer les affres du Capital, en promouvant la Liberté, mais en refusant les libertinages, aussi bien socialement que sur le plan des disciplines économiques. Aussi, était-il devenu nécessaire de rapprocher deux courants longtemps restés en marge l’un de l’autre, le Socialisme et le Libéralisme, afin d’en faire des hybridations synthétiques, avec la Social-démocratie et le Social-Libéralisme.

Alors, quand parle-t-on de Démocratie sociale?

Au-delà des deux courants centristes que nous avons définis, la Démocratie sociale, une autre synthèse, non plus hybridante mais plutôt synergétique, entre Social-démocratie et Social-Libéralisme, intervient de manière plus active (dans le sens de l’Action et non plus des idées), afin de remédier aux conséquences des « défections du Marché », avec de nouvelles exigences pour l’Etat, notamment sur les trois piliers suivants…

1) La Liberté : Nécessaire pour vivre en choisissant soi-même ses propres orientations (auto-détermination). Cette Liberté rend obligatoire (pour l’Etat, mais aussi pour l’individu lui-même) la création de conditions économiques et sociales susceptibles de favoriser sa jouissance.

2) La Justice : Elle concerne surtout le respect de la Dignité de chaque citoyen, ainsi que la sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés publiques. Elle se fonde principalement sur les notions d’Equité et d’Egalité, « tous les citoyens étant égaux en droits », de sorte à bénéficier des mêmes opportunités de participation à la vie sociale.

3) La Solidarité : Une disposition qui vient renforcer les deux premières, en reconnaissant la nécessité de renforcer le vivre-ensemble, grâce à un soutien mutuel des citoyens entre eux, et à la mise en place par l’Etat d’un système de Sécurité Sociale pour solidifier les solidarités individuelles.

C’est autour de ces trois piliers que se construit la Démocratie sociale, un concept diversement compris et dont les fondamentaux nous renvoient certainement aux valeurs de la Révolution Française : Liberté, Egalité, Fraternité… Mais aussi Justice, Equité, Solidarité !

De la Solidarité au Solidarisme!

Il faut reconnaître qu’à ce niveau, c’est-à-dire une implication réelle et institutionnelle de l’Etat dans le processus de Solidarité, la France est pionnière, comparativement aux autres « Démocraties sociales » !

L’on ne peut plus ignorer, aujourd’hui, l’impact positif du système français de Sécurité Sociale, mis en place au sortir de la Seconde Guerre mondiale en 1945, sur le bien-être et la qualité de vie des populations.

Ce système, basé sur des solidarités verticales (jeunes actifs #  vieux retraités) et des solidarités horizontales (travailleurs # chômeurs, bien-portants # malades), recouvre les grands domaines de la vie sociale : prestations familiales ; indemnisation du chômage ; couverture maladie ; allocations de retraite ; accidents de travail…

C’est dire que le système universaliste français a encore de beaux jours devant lui, un modèle pour la Démocratie sociale, malgré les nombreuses difficultés auxquelles la Sécurité Sociale doit faire face actuellement, notamment au niveau du financement.

Du Solidarisme Français à la Solidarité Allemande!

Après avoir jeté les fondements théoriques de la Solidarité, avec le Solidarisme, la France semble, aujourd’hui, perdre sa place de leader au bénéfice du Canada et de l’Allemagne qui se sont beaucoup inspirés du modèle français, mais en réussissant à mieux appliquer la Solidarité dans toute sa globalité. C’est ce qui a donné naissance à l’Exception allemande, dans un pays où les idées libérales font large école…

L’Allemagne a donc réussi, même en maintenant ses orientations économiques très libérales, à mieux appréhender la Solidarité et à mieux la mettre en pratique, en réussissant à mieux maîtriser les coûts d’intervention et le déficit.

L’Exception allemande réside dans une définition plus globale de la notion de Solidarité, définie par l’Académie de la Démocratie Sociale comme : « Un sentiment de responsabilité communautaire et réciproque, qui provient d’une situation d’intérêts communs, et qui se traduit dans un comportement qui rend service à la Communauté, le cas échéant même contre l’intérêt personnel, à court terme, et qui dépasse la simple formalité de justice réciproque. »

Toute la différence est là, entre le Solidarisme français sur une base « plurielle », et la Solidarité pour « un seul peuple allemand », quelles que soient les origines sociales de ses composantes.

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