Mandela : Le Temps des révérences?!

Ces derniers jours, l’état critique et «préoccupant» du Leader sud-africain Nelson Mandela, n’a pas manqué de nous interpeler. Serait-ce le Temps des Révérences qui aurait sonné pour le grand dirigeant à qui nous devons la fin du honteux système de l’Apartheid qui a prévalu pendant des décennies en Afrique du Sud ?

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 Quelle que soit l’heure venue, ce n’est pas certainement pas la Fin, même si le corps déclinant réclame son « repos éternel » ! Il convient donc, en ces heures douloureuses, de revenir sur un parcours édifiant, un modèle pour les dirigeants africains de la nouvelle génération. Il n’y a pas lieu de pleurer le «Leader bien aimé», mais il faut plutôt œuvrer pour que son combat ne soit pas oublié, pour que son héritage idéologique et politique ne soit pas jeté aux catacombes, et que la relève puisse s’en inspirer, afin de construire cette «Afrique unie» que nous continuons d’appeler de nos vœux. Loin de nous l’idée de vous rappeler comment il aura tiré sa révérence ; nous vous dirons plutôt comment il a vécu et comment il continuera de vivre parmi nous, dans nos cœurs et nos esprits…

Mandela, le combat pour le Changement!

Rien ne prédestinait Nelson Mandela à être le Président de l’Afrique du Sud, encore moins le premier président noir du pays le plus avancé du continent africain. Rien à part le combat de l’homme, qui le mènera en prison, en faisant de lui un martyr national.

L’Afrique a besoin de ces hommes qui marquent durablement les cœurs et les esprits, par leur combat, par leur vie, mais surtout par le Changement qu’ils arrivent à faire accepter dans la Cité, malgré l’adversité et malgré les contingences historiques.

Lire : Mandela le Grand

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Tel est le cas de Nelson Mandela qui, comme Gandhi en Inde avec le mouvement de la résistance pacifique, s’est imposé comme celui qui a porté le coup fatal à l’Apartheid de triste mémoire, en s’illustrant dès les premières heures de la lutte des Noirs pour leur Liberté et la reconnaissance de leurs droits, dans ce grand pays aux nombreuses ressources, longtemps aux mains d’une seule catégories de citoyens, les Afrikaners.

Ainsi, lorsque l’heure de la libération sonna pour le plus «illustre prisonnier africain», c’est tout un peuple qui s’est senti libéré, par la même occasion!

De la prison à la Présidence!

Retour sur un parcours atypique, marqué de nombreuses déconvenues avec la Justice de son pays, pour celui qui aura passé des décennies en incarcération, avant d’en sortir pour franchir les portes du Palais présidentiel, en héros national.

En 1952, Mandela, par ailleurs avocat, monta la campagne de défiance contre le gouvernement de Daniel Malan.

En 1955, alors que le Parti National semble appelé à durer au gouvernement, Mandela participe à la rédaction de la charte de la liberté dont le programme fondamental est la lutte contre la ségrégation raciale et l’apartheid.

Après le massacre de Sharpeville en 1960, les appels à la lutte armée sont plus pressants, d’autant plus que l’ANC (African National Congress) et le Congrès panafricain sont interdits, ses leaders emprisonnés ou assignés à résidence.

La stratégie non-violente de l’ANC est abandonnée par Nelson Mandela qui fonde « Umkhonto we Sizwe », réseau prônant l’action armée.

Il fut emprisonné en 1962 puis condamné à cinq ans de prison en 1963, et, après un procès où il contesta la justice d’Apartheid, condamné à la détention à perpétuité en 1964, en raison de ses activités politiques clandestines, devenant au fil des années, le plus célèbre et l’un des plus anciens prisonniers politiques.

Il fut en partie libéré le 7 décembre 1988 et mis en résidence surveillée. Il fut définitivement libéré le 11 février 1990 sur ordre de Frederik de Klerk qui, pour des raisons politiques, mit fin à la clandestinité de l’ANC, et le sollicita pour maintenir la paix civile en Afrique du Sud.

Les deux hommes, Mandela et Frederik de Klerk, ont travaillé ensemble pour instaurer la fin de l’Apartheid et un régime de transition. Ce qui leur valut le Prix Nobel de la Paix en 1993.

À la suite des premières élections démocratiques du 27 avril 1994, remportées largement par l’ANC, Nelson Mandela est élu Président de la République d’Afrique du Sud. Il préside au premier gouvernement non racial du pays, en l’occurrence un gouvernement d’union nationale entre l’ANC, le Parti National et le parti zoulou Inkhata.

Madiba, le Leader bien-aimé !

A cause de toutes les souffrances endurées lors de ces longues années d’incarcération, et des nombreuses voix qui se sont élevées, partout dans le monde, pour exiger sa libération, Mandela est considéré comme une figure emblématique de la nouvelle Afrique du Sud, une Nation multiraciale, plurielle mais unie, où chaque communauté ethnique a sa place.

Tel était le combat de Nelson Mandela, affectueusement surnommé par tout un peuple, « Madiba » ! Non seulement Mandela a marqué les esprits par son parcours et les années de prison, mais ensuite il s’est illustré par une gouvernance éclairée qui aura suscité toute la sympathie de son peuple, et au-delà des frontières sud-africaines, dans toute l’Afrique et dans le monde.

C’est donc un « Leader bien aimé » qui tire sa révérence, après s’être fait une place de choix dans le cœur de ses concitoyens. Ce qui n’est pas l’ordinaire des dirigeants africains.

L’héritage principal qu’il faut donc sauvegarder, c’est l’exemple de bonne gouvernance, de dialogue politique et d’union nationale que Madiba aura laissé à l’Afrique du Sud et à l’Afrique.

Aujourd’hui, tout le peuple sud-africain prie pour les derniers instants de Madiba. Les plus jeunes regrettent de n’avoir pas eu la chance de connaître un peu plus l’homme… Tous étant unanimes pour honorer, comme il se doit, la mémoire de cet illustre concitoyen, à l’heure des au-revoir !

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