Le ciel béninois est-il si vide qu’on veut le faire croire ? S’il n’y a rien sous le soleil, comme le dit le proverbe, reconnaissons qu’il y a, depuis peu, beaucoup de choses au-dessus de nos têtes au Bénin.
Le ciel de notre pays ne cesse de se consteller de nouveautés. Que nous ne voyons pas toujours, la vie étant devenue dure. Que nous n’apprécions pas à leur juste valeur, l’essentiel, estimons-nous, étant ailleurs. Bref et sélectif tour d’horizon.
Les statistiques n’intéressaient, jusque là, qu’une poignée d’initiés, bien retranchés dans les profondeurs de leur bois sacré. Mais l’année dernière, le tableau de bord de la croissance du Bénin a affiché 3,5%. C’est le chiffre le plus faible de l’ensemble de l’UEMOA. Le Bénin est classé dernier de classe. Cette claque mémorable nous a réconciliés, du coup, avec les statistiques. D’où l’intérêt des Béninois, cette année, pour nos 5,4% de croissance économique. Même si ce chiffre est sujet à controverse. .
Les archives, jusque là, n’étaient, pour le commun des Béninois que de vieux papiers encombrants et inutiles. Ils les gardent dans un coin, en attendant de les passer au souffle purificateur du feu. Les archives étaient ainsi, dans l’esprit de plus d’un, des choses inutiles promises à la destruction. Mais voici que de jeunes béninois diplômés en archivistique ont juré de changer l’ordre des choses. Magnifique initiative qui commence à porter de beaux fruits. Les Béninois sont-ils en train de devenir les amis des vieux papiers ? C’est nouveau et c’est réconfortant.
L’opération 120 jours pour équiper les centres de santé et les écoles sur toute l’étendue du territoire national, c’est nouveau. Il ne s’agit pas d’une levée de fonds. Pas de don en espèces. Mais des dons en matériel. L’argent, dans ce téléthon spécial, aurait donné à l’opération le parfum frelaté de tout ce qui est de nature à susciter soupçon et suspicion. La formule proposée a ainsi sauvé l’opération d’une dérive certaine. C’est ce qui la crédibilise. C’est ce qui explique aussi la générosité montrée par nombre de donateurs. Mais une question demeure : comment gérer au mieux les retombées d’une solidarité agissante ? Comme qui dirait, «bonne gouvernance nous obligerait».
L’opération de sécurité «Djakpata» qui déploie des patrouilles mixtes de policiers et de militaires dans nos grandes agglomérations est une nouveauté. Elle tient tout à la fois de la prévention, de la dissuasion et de l’action directe pour tenir à distance respectable ou mettre hors d’état de nuire tous ceux qui veulent nous dénier le droit de vivre en paix dans un pays de paix. Restera à sécuriser ceux qui se dévouent tant pour notre sécurité.
Une autre nouveauté : le mois du service public, avec pour ambition affichée : zéro dossier dans les tiroirs. Comme a dit l’autre : «les corrompus vont maigrir». Si une telle opération créait chez chacun de nous de durables réflexes vertueux, le film de la corruption s’arrêterait. Ce qui serait synonyme de la mort, comme on dit ici, du «chef bandit». Et vous avez tout compris.
Connaissez-vous «l’initiative de Dogbo»? Il s’agit de réaliser, sur toute l’étendue du territoire national, des infrastructures sociocommunautaires, par la mobilisation et l’implication des communautés à la base. Les coûts des diverses réalisations sont amoindris. Le sentiment de participation des populations à leur propre développement est effectif. Que veut le peuple ?
9 millions de Béninois pour 9 millions d’arbres : le slogan est parti du Ministère de l’Environnement. Nous l’avons entendu et nous l’avons compris comme une invite faite aux 9 millions de Béninois que nous sommes à planter, chacun, au moins un arbre et surtout à l’entretenir. Ce slogan a déjà l’avantage de la nouveauté. Reste à le faire accompagner de l’audace nécessaire pour l’opérationnaliser. Avec ce mot d’Alain Ayache:
Si tu cours, tu iras plus vite
Si tu marches, tu iras plus loin
Si tu cries, tu seras entendu
Si tu parles, tu seras écouté
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