Revirement spectaculaire de Victor Topanou

Parmi les pourfendeurs du projet de révision de la Constitution, celui qui attire le plus notre attention est Victor Topanou. Ce n’est pas parce que sa déclaration séduit le plus, par sa pertinence et la solidité des arguments de droit agités par ce professeur de droit. 

Publicité

Ce n’est pas non plus parce qu’il est la plus violente en la matière. Non. Ce qui écœure et irrite les Béninois de bon sens, c’est la versatilité de l’auteur. Hier ministre de la Justice dans le gouvernement de Boni Yayi, il en était l’un des plus grands chantres. Aujourd’hui, évincé du gouvernement, il rallie le rang de ceux qui s’opposent à ce projet et s’affiche, sans grande élégance, comme un donneur de leçons.

Mais il suffit de relire le Décret N° 2009-548 du 03 Novembre 2009, portant transmission à l’Assemblée Nationale du projet de révision de la Constitution de la République, pour se rendre à l’évidence que Topanou en est un des géniteurs. En tant que ministre de la Justice, de la Législation et des Droits de l’Homme, Porte parole du gouvernement, il a beaucoup travaillé sur ce dossier dirigé techniquement par son ministère de tutelle.

Lire : Révision de la Constitution : «Une initiative inopportune et porteuse de tension», selon Victor Topanou

Publicité

A la page 8, son nom et sa signature sont visibles noir sur blanc. Topanou a donc surfé sur l’amnésie collective en vogue au Bénin, pour parler, occasion de s’attirer l’estime du bas peuple en proie à une misère ambiante. Il a donc choisi de se comporter un peu comme la plupart des hommes politiques béninois, capables de changer plusieurs fois d’avis sur le même sujet, sans aucune explication de cette variation d’opinions, et surtout sans le moindre scrupule.

Une fois qu’ils sont mis sur le côté, ils retrouvent leur esprit critique et leur sens de l’analyse. Mais, quand ils sont à l’intérieur des structures, ils se taisent pour «manger». Loin donc de parler comme «monsieur tout le monde», pour désapprouver une révision inopportune, il ferait mieux de dire la vérité sur les mobiles, les dessous et les desseins cachés de ce projet sur lequel il en sait un peu plus que les autres, pour avoir travaillé à son avènement.

Au nom de la République et de sa propre crédibilité, Topanou doit exposer les dessous de ce projet plein de mystère. Il aurait ainsi contribué à la manifestation de la vérité, dans un pays où le silence  devient une habitude de plus en plus répandue.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité