Appartenance à la majorité présidentielle : comment la Rb a creusé sa propre tombe

Depuis Mai 2011, la Rb est officiellement membre de la majorité présidentielle. En dépit de cette posture politique, le parti essuie toujours l’adversité des partis et faucons de cette famille politique. Au bout de deux ans de collaboration, l’option paraît peu bénéfique au parti et l’expose plus que ça ne le protège.

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Le ministre du Développement, Marcel de Souza, a annoncé le week-end dernier le désir de son parti de briguer la Mairie de Cotonou, lors des prochaines élections communales. Cette offensive est la première officielle des forces coalisées de la majorité présidentielle, contre la Mairie de Cotonou. La première officielle, mais pas forcement la première. Diantre ! La Rb est pourtant un parti  de la majorité présidentielle. Il est donc paradoxal que cette ambition vienne d’un parti de la même majorité. On peut donc s’interroger sur la sincérité de la collaboration politique au sein de cette majorité. En vérité, la Rb n’a pu réussir son intégration dans la majorité depuis son retour en 2011. Selon des sources concordantes, elle demeure un  parti bien seul, isolé dans une coalition où tous les autres partenaires la voit comme une profiteuse, un ouvrier de la dernière heure, venue juste pour moissonner, alors  qu’il n’a pas mis un seul grain en terre. Jamais elle n’a bénéficié de la solidarité nécessaire à un parti membre d’une coalition, et ceci en dépit des déclarations. Nonobstant la bonne intention du Chef de l’Etat, qui  a demandé à maintes reprises à des partis qui soutiennent ses actions de prendre la Rb comme un allié, ce parti  est victime de l’ostracisme des autres partis de la mouvance. Pire, des sources concordantes racontent qu’un large front est en gestation contre ce parti, avec la complicité des partis de l’opposition.

Au nom d’un seul portefeuille

Au moment où la Rb faisait allégeance au pouvoir, son président, Lehady Soglo, affirmait qu’elle sera un parti fidèle, loyal mais aussi exigeant. Après deux ans de collaboration, on a l’impression que le parti a perdu plus qu’il n’a gagné. Certes, le Chef de l’Etat lui a confié un  juteux  portefeuille ministériel, avec Blaise Ahanhanzo, un modeste poste de premier vice-président de l’Assemblée Nationale, mais en retour le parti a perdu tout de son prestige d’antan. Jadis au sein de l’Un, il était le parti le plus capricieux et utilisait son départ de la coalition comme chantage à ses alliés. Aujourd’hui, au sein de la majorité présidentielle, personne ne le regarde. Tous souhaitent qu’il s’en aille pour leur coller la paix. Le parti est exposé aux menaces de toutes parts.

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En plus de ses anciens alliés de l’Un qui la regardent en chien de faïence et sont prêts à la combattre à tout prix, la Rb doit faire face à la guerre des Fcbe et de leurs partis satellites. Si elle était au sein de l’Un, la Rb n’aura que les Fcbe à affronter, mais aujourd’hui, elle doit combattre l’Un, le Prd et les Fcbe avec lesquels elle est pourtant en alliance. On se rend compte que cette option de se rapprocher du Président Yayi leur a fait plus de mal que du bien. Un assaut est lancé contre ses fiefs traditionnels du Zou et de Cotonou. On agite même son départ du gouvernement. Elle doit supporter pendant des années la triste réputation du parti traître de l’Un, et les récriminations de militants qui ruminent leur amertume de voir leur parti se suborner avec le pouvoir. Tout ceci est le prix à payer pour une transhumance mal pensée. 

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