Jobs de vacances : quand les parents envoient leurs enfants à l’abattoir!

Pour s’occuper pendant les vacances, les élèves et étudiants s’adonnent à  diverses activités, certaines plus rudes que d’autres. 

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Parmi ces apprenants, des enfants de moins de 15 ans, contraints par leurs parents, ou leurs tuteurs, à travailler pour se faire quelques sous, au risque de leur vie. C’est déjà les vacances. A l’instar de leurs camarades des campagnes qui se ruent vers les centres urbains à la recherche d’occupations dites "Jobs de vacances", ils sont nombreux, ces apprenants de la ville de Cotonou et environs,  pendant ces périodes de longues vacances, à vaquer à diverses occupations. Si certains s’y adonnent pour "tuer le temps" et se faire également un peu d’argent, ce n’est pas le cas pour d’autres qui ne sont même pas en âge de travailler.

Trois briques superposées sur un crâne à peine protégé par un chapeau  bricolé à base de papier à ciment, Jacques, 14 ans environ, essayait tant bien que mal, sous le chaud soleil de l’après-midi de ce mercredi 3 juin, de se rendre utile. C’était sur un chantier de construction à Agblangandan, un arrondissement situé dans la commune de Sémè Kpodji. Mais, il ne le fait pas gratuitement. «À la fin de la semaine, je trouve entre 5.000 F Cfa à 7.500 F Cfa, çà dépend…», affirme-t-il sans précision.

En effet, la décision de faire  "l’aide maçon" ne vient pas de Jacques. «Ma  maman vend les condiments à Pahou. Et comme  mon  papa ne vit plus, elle a demandé que mon grand-frère et moi travaillions  pour nous payer la scolarité l’année prochaine…», expliquait-il quand son patron, un ami de son feu père, l’a interpellé pour le remettre au travail.

Un peu plus loin, à Cocotomey, ce jeudi 4 juillet, Cedrick, 15 ans, un autre jeune vacancier, en attente des résultats du Cep, est venu de Dogbo, dans le département du Couffo, pour servir de manœuvre sur un autre chantier  de construction. Aux dires de ce dernier, ils sont plusieurs à être envoyés sur des chantiers, par leurs parents.

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Si le cas de Jacques semble un peu compréhensible, parce qu’orphelin de père, celui de Sabine, élève passant au Cours élémentaire 2  (Cm2) et  âgée de 13 ans environ, ne l’es pas autant. Au cours de la même journée de ce mercredi 3 juin, le chaud soleil de douze heures ne l’a pas empêchée, accompagnée d’une autre vendeuse, majeure elle, de faire du porte-à-porte pour proposer des tomates, piments, légumes et autres condiments. Cette activité, elle le fait contre son gré. «Je ne vis pas à Cotonou. Je suis de Comè, et mes parents (papa et maman) m’ont envoyée chez une tante qui vend les condiments à Cotonou, pour chercher de l’argent, pour aider mes frères à la prochaine rentrée», déclare-t-elle  en Mina, avant d’ajouter que les soirs, elle a mal partout.

Comme elle, Cedrick et Jacques, plusieurs enfants, en ces périodes de vacances, sont assujettis à des activités qui pourraient avoir des inconvénients sur leur santé et leur développement à long terme. Les autorités en charge de la protection des enfants doivent alors redoubler de vigilance pour éviter aux enfants des corvées imméritées, pendant les vacances normalement prévues pour le repos.

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