La Chine en Afrique : Jacques Ayadji sort un livre sur les travers de la coopération sino-béninoise

La Chine au Bénin. Tout compte fait! C’est le titre de l’ouvrage que publie très prochainement le syndicaliste béninois, Jacques Ayadji.

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Qui n’est rien d’autre que le 1er Secrétaire Général Adjoint du Syntra-Ttp ; un syndicat reconnu pour ses dénonciations de la concurrence déloyale que font les entreprises chinoises à celles du Bénin, dans le domaine des grands travaux.

Sans parti pris ni préjugés. La coopération sino-béninoise dans le domaine de la construction des infrastructures, est une coopération «gagnant-perdant», loin de la coopération «gagnant-gagnant» qu’on fait miroiter dans les discours officiels. Cette coopération est gagnante pour la partie chinoise et perdante pour le Bénin. C’est du moins ce que Jacques Ayadji, fonctionnaire au ministère béninois des Transports et Travaux publics, et leader syndical, démontre dans un livre qu’il publie en juillet. Intitulé La Chine au Bénin. Tout compte fait! L’ouvrage est un essai de cent soixante (160) pages environ, dans lequel le premier Secrétaire général adjoint du Syndicat des travailleurs du ministère des Transports et Travaux publics met à nu les travers – pour le Bénin – d’une coopération qualifiée pourtant dans les discours officiels comme profitant à parts égales aux deux parties. Comme le qualifie l’auteur lui-même, le livre est «un amalgame détonnant du travail d’investigation et du devoir de veille citoyenne.»

Dans cette «amalgame», Jacques Ayadji analyse d’une manière critique les efforts dispendieux menés, depuis un quinquennat et demi, par le gouvernement du Président Boni Yayi pour la réhabilitation et la construction des routes et infrastructures. L’auteur y reconnait d’ailleurs des efforts louables, capables de sortir le Bénin du désenclavement et d’offrir une allure de modernité à certaines grandes villes béninoises.

Ce ne sont pas des blanches-neiges

Seulement, avec les grands chantiers envisagés et lancés par le gouvernement Yayi, et ses  sollicitations vis-à-vis des autorités chinoises, le Bénin est devenu un eldorado pour  des entreprises chinoises. Mais voilà, une fois dans le pays, ces sociétés n’hésitent pas à recourir à des astuces peu orthodoxes, pour livrer une concurrence déloyale à leurs consœurs béninoises. Ces astuces, Jacques Ayadji ne va pas par quatre chemins pour en faire cas. Ce sont «Dumping – produits au rabais – Qualité douteuse – stylique moyenne et sans grande inspiration – montage financier et normes techniques imposés… Et pour couronner le tout : le non-transfert de compétence.» Sa déduction : «La coopération sino-béninoise n’est pas toujours un partenariat gagnant-gagnant.»

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Selon lui, les grands travaux conceptualisés, conduits et exécutés par les entreprises chinoises, n’offrent, hélas, aucune perspective d’un présent harmonieux, ni d’un avenir radieux, aux populations béninoises qui devront, in fine, en payer très chèrement le prix. Petite démonstration : avec un modèle mathématique aléatoire, mais objectif et prévisionnel, décrit La Chine au Bénin. Tout compte fait! «on obtient sur un prêt de 100 millions F Cfa – à la manière des prêts  par l’intermédiaire des entreprises chinoises – en consommation exportée hors du Bénin : 84 millions 700 mille F Cfa et en consommation interne au Bénin : 15 millions 300 mille F Cfa. Le remboursement à 2% d’intérêt retourné au prêteur – la Chine – fera un montant de 102 millions. Ainsi le pays prêteur fait rapatrier du pays endetté – le Bénin – 102 millions de remboursement du coût des travaux  plus 84,7 millions, soit 186,7 millions.»

Qui dit mieux. La Chine au Bénin. Tout compte fait! C’est un ouvrage à avoir absolument, pour découvrir et comprendre la face cachée de la ruée des entreprises chinoises vers l’Afrique, notamment le Bénin.

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