On dit souvent que «le cordonnier est toujours mal chaussé» !
Et nous avons voulu commencer par ce lieu-commun, afin de faire ressortir le fait que l’Union Européenne, «une communauté de pays développés», a le plus retenu notre attention dans la lutte contre la pauvreté, notamment avec son Programme pour le Changement, un thème cher, avec un agenda en sept points qui donnent l’exemple… à leurs partenaires des pays en développement. Atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement, c’est prioritairement lutter contre la pauvreté et réussir à enrayer ce fléau, pour pouvoir passer aux autres étapes qui suivent, dans un enchaînement logique. Car la question du développement, durable nous le souhaitons, ne saurait être dissociée de celle d’une bonne Gouvernance. Les ressources et leur bonne gestion, tout en œuvrant pour le bien-être global du peuple pour qui on est censé les gérer… Telle est la dorsale centrale de cet important texte qui nous a intéressé au plus haut point, d’où cet Eclairage…
3 points sur 7 !
Le «Programme pour le Changement» (Agenda For Change) de l’Union Européenne est articulé autour de sept points clés, dans le but de définir une stratégie globale faite d’actions concertées et convergentes, en vue d’atteindre le développement durable, tout en respectant les prescriptions des Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Sur ces sept points, trois ont principalement retenu notre attention et nous demandent instamment de nous y attarder, un tant soit peu, en les rapportant au cadre local et aux problèmes d’ici, dans une lecture parallèle (entre les guillemets, les propositions de l’Union Européenne).
1) Accélérer les processus de décision, pour «réduire la pauvreté» ;
2) Amorcer un fonctionnement harmonieux des institutions, pour «garantir les Droits de l’Homme, la Démocratie et la Bonne Gouvernance» ;
3) Renforcer l’édifice institutionnel et assainir l’environnement des affaires, pour «favoriser la croissance».
Une stratégie innovante pour plus d’impact !
Ce tri sélectif ne veut pas dire que les autres points du rapport sont négligeables. C’est juste une sélection, que nous pensons judicieuse, car, si on réussit à apporter des réponses claires et efficaces, avec «le bon dosage de politiques, d'instruments et de ressources à déployer pour combattre efficacement la pauvreté», les autres objectifs s’ensuivront de manière subséquente, logique !
Evidemment, dans ce rapport, l’impact recherché ne se trouve point dans une action isolée, mais plutôt dans «une suite cohérente d’actions convergentes vers le même résultat».
C’est donc une stratégie innovante qui démontre tout l’intérêt de ce Programme pour le Changement, par l’Union Européenne qui a bien compris que : «en stratégie, (surtout en ce qui concerne la question multidimensionnelle du développement durable), ce n’est pas la première action qui est importante, mais l’enchaînement d’actions consécutives qui permettent d’avoir un meilleur impact» ! Et c’est ce genre d’impact qui est recherché, afin de servir d’exemple aux partenaires africains, les «cordonniers mal chaussés» de notre lieu-commun.
«Offrir un avenir aux jeunes», pour amoindrir les souffrances du Peuple !
Tout peuple est prioritairement préoccupé par son avenir, sur tous les plans, à tous les niveaux, et c’est un autre lieu-commun. Aussi, parlant d’avenir, c’est vers la jeunesse africaine que tous les regards doivent se tourner, et c’est elle qui doit majoritairement bénéficier des initiatives en faveur du développement, car c’est souvent elle qui paye, la plupart du temps, le plus fort tribut au Changement.
Telle est la conviction de l’Union Européenne qui n’envisage aucun développement sans la jeunesse, sans la prise en compte des aspirations des peuples, surtout lorsque ceux-ci sont sur le point de crier leur ras-le-bol, comme c’est le cas dans plusieurs pays, ce qui a été observé récemment lors du Printemps arabe, et encore plus près en Egypte.
Un partenariat renforcé, avec un accompagnement rigoureux !
Une autre originalité du Programme pour le Changement, c’est qu’il est basé sur un partenariat renforcé avec les premiers concernés par la question de la pauvreté et celle du développement, en l’occurrence les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Ceci, «dans un souci d’efficacité optimale» !
Les objectifs doivent donc s’accompagner, dit le rapport, de :
1) Partenariats différenciés pour le développement : Tenir compte des spécificités de chaque cas particulier, des réalités contextuelles et conjoncturelles de chaque environnement concerné.
2) Action coordonnée de l’Union Européenne, notamment à travers les initiatives de la Commission et les directives de l’organe législatif pour les orientations globales.
3) Cohérence accrue avec les politiques de l’Union Européenne : Et dans ce cadre, «la Commission propose un Programme pour le Changement ciblé sur… (i) l'accroissement de la part des programmes de coopération nationale et régionale de l'UE ; (ii) la concentration des activités menées par l'UE dans chaque pays sur trois secteurs maximum ; (iii) l'accroissement du volume et de la part de l'aide de l'UE en faveur des pays qui en ont le plus besoin et dans lesquels l'Union peut réellement exercer un impact, notamment les pays fragiles ; (iv) une plus grande importance accordée aux aspects liés aux Droits de l'Homme, à la démocratie et à la bonne gouvernance lors de la définition de la combinaison d'instruments et de modalités d'aide à mettre en œuvre au niveau du pays.
Telle est l’originalité du Programme pour le Changement, par l’Union Européenne qui donne l’exemple en montrant le chemin à ses partenaires en développement… Notre intérêt !
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