Des ambitions trop élevées, un échec garanti pour l’Afrique

Echec. A moins de mille jours de l’échéance des Objectifs du Millénaire pour le Développement (Omd), les regards semblent plus tournés vers l’après 2015. Les actions en faveur des Omd se raréfient davantage, au profit des Objectifs du Développement Durable (Odd), alors même que le bilan, à l’état actuel, dans les pays africains, reste mitigé.

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Ainsi, la question de l’eau dans le sahel, par exemple, demeure plus qu’un luxe. L’éducation, malgré les efforts enregistrés, quant au taux de scolarité dans l’ensemble des pays africains, continue d’être entravée par la qualité des programmes d’étude en Afrique. Sans parler de la question de la disponibilité d’enseignants qualifiés.

Quant aux autres points inscrits dans les Omd, dont la question du genre, les femmes continuent de faire l’objet de graves violences, et peinent à s’imposer au même niveau que les hommes, sur les plans politique et économique. La santé, elle, continue d’enregistrer une évolution inéquitable dans les sous-secteurs.

Bref, l’atteinte des Omd demeure encore une question casse-tête pour les acteurs en charge du développement, au niveau de chaque pays africain, et au plan international.                 

Complicité interne

Il convient alors, à l’égard de ces quelques résultats peu reluisants, de constater que les charrues semblent être placées avant les bœufs, et qu’un autre échec, cuisant celui-là, se prépare, au nez et à la barbe des dirigeants africains, pourtant impliqués dans le processus de l’élaboration des nouvelles directives de développement de l’Afrique.

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En effet, un diagnostic non-approfondi de l’atteinte des Omd, permet de constater que les réalités socioculturelles de l’Afrique, telle que la mentalité du sous-développement, ont été peu prises en compte durant la mise en œuvre des actions pouvant aboutir à leur atteinte.

Pour se convaincre de cet échec en gestation, il suffit de considérer, par exemple, le premier objectif des ODD: «Mettre fin à la pauvreté, en  réduisant à zéro le nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollars par jour…» Ainsi que le cinquième  objectif : «…Eradiquer  la faim du monde, et protéger le droit de toute personne à avoir accès à des aliments sains et nutritifs, en quantité suffisante et à des prix abordables…»

Certes, ce sont des objectifs fixés, si on s’en tient à la qualité de ceux qui les ont proposés, sur la base des données existantes et de projections fiables. Et d’ailleurs, il faut oser croire qu’on peut les atteindre, ou tout au moins les approcher. Mais, il parait bien évident que  certains préalables n’ont pas été bien pris en considération. Il s’agit, entre autres, de la volonté politique des dirigeants africains,  de l’insécurité grandissante qui ne favorise par l’investissement… Des préliminaires très importants, mais dont la résolution ne figure pas clairement dans les nouveaux objectifs. Ajoutée à cette préoccupation, il est nécessaire d’évoquer la question de l’industrialisation des pays africains, une fois encore, absente des Objectifs de Développement à l’horizon 2030. Alors que la communauté internationale est bien consciente que l’industrialisation fait partie des étapes du développement.

Il se dégage donc que, pour  les vingt prochaines années, les décideurs politiques internationaux envisagent de faire de l’Afrique, comme toujours, le fournisseur des matières premières des industries internationales. Cantonnant le continent dans un rôle secondaire, sans qu’il puisse part, valablement, à la prise des décisions qui concernent directement les pays africains. Ce qui crée, parfois, une certaines inadéquation entre les mesures préconisées et les réalités de l’environnement africain.

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