Ça y est !l’Egypte est au bord de la guerre civile. Sous le regard hypocrite des grandes puissances qui rêvent secrètement de voir les militaires putschistes reprendre rapidement la situation en main. Elles avaient soutenu Morsi du bout des lèvres rêvant pour l’Egypte d’un gouvernement islamiste proche des islamistes dits modérés au pouvoir en Turquie.
Mais Morsi et les siens étaient trop pressés de contrôler tous les leviers du pouvoir pour rendre leur révolution irréversible. Mal leur en a pris! Les militaires et la droite pro –occidentale égyptienne, fascinée par la démocratie de type occidental ne l’entendaient pas de cette oreille. Les Occidentaux après quelques condamnations murmurées du bout des lèvres ne veulent pas que s’installe aux portes d’Israël un régime fondamentaliste qui va remettre en cause l’équilibre géostratégique de cette partie du monde, au moment où la Syrie encore aussi proche est à feu et à sang. Les grandes puissances occidentales ont déjà trop de problème avec les Ayatollas d’Iran. Officiellement pourtant, elles condamnent le carnage de la nuit de mercredi à jeudi et regrettent qu’il y ait eu autant de morts : plus de 500 ,selon le décompte officiel, plus de 2000selon le parti des Frères musulmans. Le général Al Sissi et le gouvernement pro occidental qu’il a installé après son coup d’état avaient sous-estimé la riposte de ces derniers suite à l’éviction du président démocratiquement élu Morsi. Les Islamistes fondamentalistes , instruits par leur propre histoire, l’actualité récente des mouvements d’indignés de par le monde mais aussi par l’histoire de l’Algérie toute proche des années 90, n’ont pas voulu démordre. Cependant l’occupation permanente de la rue commençait à irriter les militaires et leurs protecteurs occidentaux.
C’est donc un retour à marches forcées aux années les plus sombres de l’histoire de l’Egypte moderne, quand les Frères musulmans étaient contraints à la clandestinité. Mais le monde a bien changé et les soutiens aux régimes autoritaires ne font plus recette. Et voilà l’Occident encore pris à son propre piège. Avant -hier , au milieu des s années 70, c’était le Chili du regretté Salvador Allende, démocrate mais socialiste qui mourait au combat lors du putsch du dictateur Pinochet qui a jugé son régime trop anti capitaliste pour plaire à l’Amérique .Hier , au début des années 90, ce fut le tour du Fis,( front islamique du salut )d’Algérie de ne jamais connaître les délices du pouvoir, après des élections qu’il avait pourtant gagnée. Ce qu’on appelle le terrorisme international y a trouvé son premier sanctuaire dont les ravages continuent aujourd’hui jusqu’au Mali tout proche.Et jamais l’Occident ne tire la bonne leçon de l’histoire à savoir laisser les peuples choisir non seulement leur dirigeants propres et surtout leur propre système politique !L es chemins de la démocratie n’est pas à sens unique.