Election à la Fbf : la succession s’annonce difficile

A 17 jours des élections à la Fédération Béninoise de Football, la question de la succession d’Anjorin ressemble à un casse-tête dans lequel personne n’ose s’aventurer le premier, pour s’y coltiner. Faute à une succession de faits et d’actes assez lourds de conséquences.

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Plus on s’approche des élections des nouveaux membres du Comité exécutif de la Fédération Béninoise de Football, plus la succession de Moucharaf Anjorin apparaît comme une périlleuse traversée de dunes, dans la quelle personne n’ose se porter volontaire. Alors que la commission chargé d’organiser ces élections a lancé l’appel à candidatures, personne ne s’est encore présenté pour déposer de dossier. Mieux, on est encore-là à parler de potentiels candidats, parce que personne d’entre eux n’a encore osé venir dire qu’il est candidat pour la succession du président sortant. Chacun attend de voir qui se dévoilera le premier. Dans les coulisses, des noms comme Quentin Didavi, Marius Dadjo, Augustin Ahouanvoébla, Firmin Akplogan ou Malick Lary Gomina, circulent. Même si on peut songer à un improbable retour de Martin Adjagodo, le ciel du football béninois semble épais  de nuages qui ne présagent rien de bon. Une question mérite de concentrer les réflexions: qu’est-ce qui fait que personne n’ose dévoiler ses intensions, à quelques jours des élections? On ne s’y trompe pas en disant que l’accumulation d’un certain nombre de choses a pu conduire à la situation actuelle.

Pourrissement. On a beau dire, la crise qui secoue le football béninois, depuis décembre 2010, a causé trop de dissensions, et une crise de confiance à nulle autre pareille, entre les acteurs à tous les niveaux. De sorte que personne n’ose croire l’autre. Chacun joue sur ses intérêts, plus que sur l’intérêt d’un groupe, encore moins du pays. Si on annonce la probable candidature d’Ahouanvoébla, alors que Valère Glèlè lorgne depuis longtemps le poste, on peut comprendre la guéguerre qu’il y a au sein du groupe qui a vomi le président et a pris le contrôle de la Commission électorale. Aux dernières nouvelles, Valère Glèlè a quitté le groupe, avec une dizaine de voix.  Et donc, le temps semble se liguer contre ces acteurs, au point où ils ne sont pas arrivés à recoller les morceaux avant la tenue des élections.

Pour colmater les brèches, cela nécessite du temps. Pourtant, ce luxe, ils se l’ont permis à satiété, à faire semblant que tout allait bien. Mais, voilà qu’ils ont maintenant à courir derrière le temps. Dans cet engrenage, les acteurs du football sont pris par une peur: même s’il se retire de la course, Anjorin mène toujours les débats. Qui le connaît bien sait qu’il ne faut pas se fier à ce montage, empreint de sa fibre théâtrale qu’il a présentée sur une télévision privée de la place, pour annoncer qu’il renonce à être candidat à sa propre succession. Car, il n’avait pas le choix. Avec des pressions et menaces, on a contraint le président à renoncer. Alors, quand vous sortez ‘’Ogbétché’’ (surnom d’Anjorin) de cette façon, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il se résigne sans rien faire. Et si, à l’heure actuelle, personne n’a annoncé sa candidature, c’est par peur de l’avoir contre lui.

Visionnaire. Comme un visionnaire, le président sortant a déjà réglé le problème des têtues, en les poussant à la porte depuis décembre 2010. De cette bande de démissionnaires, il y a des personnes capables de présenter leur candidature dans la situation actuelle. Mais, ils ont démissionné depuis ce fameux 10 décembre 2010, et ruminent en silence leur exclusion du football béninois.

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En plus de tout cela, on a tôt fait de dresser le tapis rouge (sur lequel il ne pourra passer) au président sortant de la Fbf, en insérant dans les textes un article qui stipule que, pour être candidat au poste de président de la Fbf, il faut avoir appartenu au moins une fois à un Comité exécutif. Le coup de grâce qui écarte ainsi les menus fretins qui pourraient s’armer d’audace et poser leurs candidatures. Voilà là où nous a amené la course effrénée vers le pouvoir. Voilà là où nous ont amené les intérêts égoïstes et personnels. On sait que les hommes sont capables, à quelque exception près, de surmonter tous les problèmes qui se présentent à eux. Les membres de la Fbf sont capables de trouver une sortie.

Or voilà, la bataille pour le contrôle de la Commission électorale a conduit à installer une commission de cinq membres, dont deux du camp du président sortant (les trois autres sont issus du camp d’Ahouanvoébla). Cette commission, à peine installée le mardi 30 juillet dernier, est déjà en proie à un malaise. Certains membres de cette commission, pourtant issue du même camp, ne semblent plus s’entendre sur l’essentiel.

Dans ce climat teinté de méfiance et de tension, où les intérêts personnels priment sur l’intérêt général, tous les regards sont tournés vers le 24 Août prochain (date de la tenue des élections).

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