Fitheb : la crise qui fera voler en éclat la biennale de 2014

Avec l’invalidation par le Ministre Jean-Michel Abimbola du processus de  désignation d’un nouveau Directeur enclenché par le Conseil d’administration, la crise que connait actuellement le Fitheb prend une allure inquiétante pour l’avenir de ce festival d’envergure internationale.

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La renaissance  du Festival International de Théâtre du Bénin, a du plomb dans l’aile.  Un bras de fer   qui couvait, depuis  la proclamation des résultats par le Conseil d’administration du Fitheb, suite au dépouillement des candidatures, est enfin réel. Le ministère de tutelle et le Conseil d’administration ne sont pas sur la même longueur d’onde. Les résultats proclamés par le Ca, malgré la demande de suspension du ministre Jean Michel-Abimbola, n’ont pas reçu son assentiment. Le Ministre qui, en dernier ressort, doit procéder à un choix parmi les trois propositions à lui faites par le  Ca, a affiché un refus catégorique.

Le bout du tunnel est donc encore loin pour Erick Hector Hounkpè, candidat n°1 selon le dépouillement, probable Directeur du Fitheb. Il devra attendre, on ne sait pour combien de temps, pour être définitivement admis à cette charge.  Encore que la crise qui vient de naître, peut broyer tout le travail que le Ca a abattu jusque-là, et renvoyer tout le monde vers la case départ, la reprise du processus, ou du moins jusqu’au niveau où le ministre avait placé ses bornes de suspension.

Des réformes et des textes en vigueur, un choix

Le Fitheb est malade, il souffre de la cacophonie et des problèmes de mauvaise gestion. Cela, les acteurs du monde culturel béninois le reconnaissent à l’unanimité. Il urge alors de le soigner, pour enfin espérer qu’il renaisse de ses cendres, tel un phénix. C’est à cela qu’ont servi, d’après les mêmes acteurs, les Journées de réflexion tenues à Grand-Popo, les 6 et 7 juin derniers. Journées de réflexions qui ont accouché d’un certain nombre de réformes, dont celle de la proposition de trois noms au lieu d’un seul, pour la nomination d’un Directeur, comme le prévoyaient les anciens textes, encore en vigueur jusqu’à nouvel ordre. L’échéance de la biennale de 2014 approche à grands pas et un vide juridique s’installe.

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A la lecture des articles 35 et 36  du règlement intérieur du Fitheb, pour chaque édition, il est mis sur pied un Comité d’organisation dont les membres sont nommés par Arrêté ministériel, sur proposition du Directeur du Fitheb, après avis du Ca. Même si un compromis semble être trouvé pour son report à Août, selon les anciens textes en vigueur, la prochaine édition démarrera en janvier 2014. Le refus du ministre installe davantage le vide juridique, puisque les nouvelles réformes n’ont pas encore été adoptées.

Le respect des textes

Le respect des textes qu’on s’est donné, est liberté. Jusqu’ici le Fitheb est doté d’un organe autonome. Le Décret n°99-316 du 22 juin 1999, pris dans le souci de doter le Fitheb d’un organe de gestion autonome, stipule en son article 19 que : «Les statuts peuvent être modifiés dans tout ou partie de leurs dispositions, pour adapter les structures et le fonctionnement du Fitheb à son objet. La modification peut être demandée, soit par le Directeur, soit par l’un quelconque des membres du Conseil d’Administration. La demande doit être préalablement approuvée par la moitié au moins des membres du Conseil d’Administration. La modification ne peut être adoptée qu’en une réunion extraordinaire du Conseil d’administration, au cours de laquelle tous les membres sont effectivement présents ou représentés, et par une majorité des deux tiers ».

Le Ca jouit de ce part d’une certaine autonomie dans la conduite des activités du Fitheb. Puisqu’au regard des enjeux du moment, il propose au ministre la nomination d’un Directeur, il serait judicieux que cela soit prise en compte, en attendant l’adoption de nouvelles réformes qui donneront plus de pouvoir au ministre. Sinon, suspendre les travaux du Ca pour attendre l’adoption des nouvelles réformes, tel que demandé par le ministre, risque d’empiéter sur la tenue du prochain Fitheb en 2014. Encore faut-il se demander s’il ne faudrait pas avancer la tenue de cette édition, conformément aux textes en vigueur, tout en poursuivant les réformes pas à pas.

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