La classe politique malienne, l’armée et la France

Jour-J moins 7. Dans une semaine, soit dimanche  11 août prochain, les Maliens seront appelés à se rendre, une fois encore, aux urnes pour élire leur Président de la République. Dans la course, Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, du Rassemblement pour le Mali (Rpm), et Soumaïla Cissé, encore appelé Soumy, de l’Union pour la République (Upr).

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Ces deux candidats sont arrivés en tête du premier tour du scrutin de la présidentielle, avec des scores respectifs de 39,2% et 19,4%. Pour rappel, ce premier tour s’est tenu dimanche 28 juillet, avec au total 27 candidats en lice. Avec un peu de retard, les résultats officiels sont tombés dans la journée du vendredi 02 août (Voir en encadré tous les résultats). Censé sortir le Mali de la crise politique et militaire qu’il traverse depuis mars 2012, ce scrutin s’est caractérisé par deux éléments marquants. Alors que l’on redoutait une faible participation, les Maliens sont sortis «en masse» pour accomplir leur devoir citoyen. Un taux de participation record de 51,5 % qui va au-delà des 38 % habituel. De plus, alors que l’on redoutait de la violence, le scrutin s’est déroulé sans violence et sans incident majeure.

Un dernier round entre pro et anti-putsch

Comme il fallait s’y attendre, les tractations vont bon train pour le second tour du 11 août prochain. Alliances, ralliements, désistements, coup bas… Tout est au menu. Le défi pour IBK est de glaner 11 % de voix complémentaires. Quand à son adversaire, Soumaïla Cissé, il est à la recherche de 31 % de voix supplémentaires. Au-delà d’un face-à-face, Ibrahim Boubacar Keïta – Soumaïla Cissé, ce second tour est, par ricochet, une ultime bataille entre pro et anti-putschistes. Les anti-putschistes (Soumaïla Cissé) et les pro-putschistes (Ibrahim Boubacar  Keïta). Il s’agit bien entendu du coup de d’Etat du 22 mars, par lequel le Capitaine Sanogo et ses hommes ont mis fin au régime démocratiquement élu d’Amadou Toumanou Touré. Et cette bataille entre pro et anti-putschistes se fait sans doute sur fond de guerre froide entre les tombeurs de Toumani Touré et une partie de la classe politique et la Société Civile malienne.  

Pour rappel, au Mali, le coup d’Etat du 22 mars avait été suivi par la création de deux fronts réunissant organisations et mouvements politiques, et associations de la Société Civile. Le premier farouchement contre cette prise de pouvoir anticonstitutionnelle. Et le second en soutien à la junte.

Sans risque de se tromper, on pourrait dire la survie de l’influence de l’Armée dans la vie publique malienne – influence acquise après le putsch – dépend de l’issue du scrutin du dimanche prochain. Le Capitaine Sanogo et ses hommes en sont conscients. Et voudront sans doute placer leur homme. Un homme qui, de par son appartenance à l’Internationale Socialiste, ne laisserait pas indifférent Paris. La plate-forme d’une quarantaine de partis politiques et d’une vingtaine d’associations, qui s’est mise en place derrière Cissé et contre le putsch, joue sa conviction.

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Ce second tour est donc un terrain de jeu entre la classe politique malienne, la Société Civile, le Capitaine Sanogo et ses hommes, et la France. 

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