Mali : les populations soumises au diktat des inondations

Après les pluies diluviennes du mercredi, et l’inondation de plusieurs quartiers de la capitale malienne – faisant une vingtaine de morts – le peuple malien doit, après les jihadistes  qui plusieurs mois durant ont semé la terreur, faire face à une nouvelle calamité.

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Les Maliens, un peuple malchanceux ? On est bien tenté de le croire, avec les informations qui nous parviennent, ces dernières 24 heures, du pays de Modibo Kéita. Alors qu’on croyait la tempête passée, avec le recouvrement de l’intégrité territoriale et l’organisation dans un calme – vraiment surprenant –  de l’élection présidentielle, revoilà le peuple malien face à une nouvelle tempête. Une vraie tempête venue cette fois-ci, non pas de la Lybie de Mouammar Kadhafi, mais du ciel.

En effet, après les pluies diluviennes qui se sont abattues, mercredi 28 août dernier, sur la capitale Bamako, les Maliens – qui depuis peu essaient de recoller les morceaux après l’occupation plusieurs mois durant de la partie Nord de leur territoire par des groupes rebelles aux penchants jihadistes – se sont vus envahis par des eaux pluviales. Dans les nombreux quartiers de Bamako, touchée par l’inondation, les eaux auraient, selon des témoignages, tout emporté. Habits, motos, voitures et même des hommes, en majorité des enfants de moins de 15 ans. Le bilan actuel donné par la Protection Civile et la Croix Rouge malienne, qui insistent sur les personnes disparues qui n’ont pu être comptabilisées, fait état de 24 morts, des centaines de maisons détruites et des milliers de personnes sinistrées.

L’humanitaire, premier chantier pour Ibk

Dans quelques jours, précisément le 4 septembre prochain, le Président élu du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita, connu sous le pseudonyme Ibk, prêtera serment au Centre international de conférence de Bamako, où est attendue une vingtaine de Chefs d’Etat d’Afrique et du monde.

Si, précédemment, la revendication indépendantiste des Touaregs de Kidal, d’où est partie la rébellion qui a semé la terreur dans le pays du résistant africain El Hadj Omar Tall, avait été annoncée comme le premier chantier d’Ibk, les priorités devraient sans aucun doute changer, avec l’inondation de Bamako. Et Ibk, contrairement aux dossiers politiques et de reconstruction du Mali, devrait d’abord faire dans l’humanitaire pour soulager les peines des milliers de sinistrés. Qui n’attendent que du soutien.

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De catastrophes humaines – occupation jihadiste,  à celles naturelles – inondations, les malheurs du peuple malien, depuis le putsch du 22 mars 2012, ne cessent de s’accumuler. Et Ibk devrait peut-être aller l’école de son ingénieux homologue béninois Boni Yayi, en décrétant une semaine de prières, non pas pour faire tomber les pluies comme l’a demandé le locataire du Palais de la Marina,  mais pour les arrêter. «On ne sait jamais – comme le dirait l’autre». Ça pourrait changer les choses.

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