Probable libération de Moubarack : vers un revirement de situation en Egypte

En Egypte, la Justice vient d’ordonner la mise en liberté conditionnelle de Hosni Moubarak. Cette nouvelle tombe a un moment où les Frères musulmans broient du noir, où l’Armée est revenue pleinement aux affaires. Comme si c’était les prémices à un retour au système Moubarak. 

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Hosni Moubarak sera-t-il remis en liberté, comme l’a ordonné un tribunal du Caire ? On aura la réponse à cette interrogation ce jeudi 22 août 2013, ou au plus grand tard demain vendredi. L’information a circulé sur les sites d’information sur l’Afrique, telle une trainée de poudre. En fait, hier mercredi 21 août, un tribunal du Caire a accepté la demande de libération conditionnelle de Moubarack, dans le cadre d’une affaire d’enrichissement illicite. Il s’agit d’une affaire dans  laquelle, le Rais, contraint à la démission en février 2011 par la Révolution du Nil, est accusé d’avoir reçu 450 mille euros de cadeaux de la part du ministère de l’Information. Si Moubarack venait effectivement à être mis en liberté, il devra pousser un ouf de soulagement, bien qu’il ne s’agisse que de mise en liberté conditionnelle. Surtout que le Parquet a déjà renoncé à faire appel de cette décision de la Cour d’accorder la liberté conditionnelle à Moubarack.

N’empêche que, même sans l’appel du Parquet, le Rais n’est pas encore sorti des cordes judiciaires qui le tiennent depuis qu’il a quitté le pouvoir. Mis en détention préventive depuis sa chute, Hosni Moubarak est cité dans plusieurs affaires. Il s’agit notamment d’affaires de corruption, et surtout du meurtre de 850 manifestants protestataires en janvier 2011, dont il est accusé.

Les Frères musulmans en peine, Moubarak en paix…

Coïncidence pour coïncidence. La libération – éventuelle – de Moubarak intervient à un moment où  l’Armée reprend pleinement les choses en main, après la chute précoce – disons le comme ça – des Frères Musulmans. Mis en quarantaine sous le règne autocratique de Moubarak, les Frères musulmans ont pris le pouvoir lors de la première présidentielle qui a suivi la chute du Rais. Un règne Moubarak sous lequel l’Armée était surpuissante. Et après son accession au pouvoir, le Frère musulman Mohamed Morsi a, de par ses actes, affiché une volonté de mettre fin à la trop grande emprise de l’Armée qui, faut-il le rappeler, a surveillé de très près, voire même contrôlé, la transition démocratique.

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Ça fait sans doute partie des erreurs qui l’ont précipité hors du pouvoir, avec le vrai-faux putsch révolutionnaire du 03 juillet dernier. Et, depuis le départ de Morsi, les militaires ont entièrement retrouvé leur marge de manœuvres. Avec notamment le général Abdel Fatah Al-Sisi, Chef d’Etat-major de l’armée égyptienne. Qui ne regrette pas le massacre des Frères musulmans – partisans de Morsi – qui font comme objet d’une chasse à l’homme.  Comme par coïncidence, c’est en ce moment précis que le Rais Hosni Moubarak sera mis en liberté. Pourtant, auparavant, chaque fois qu’une requête de mise en liberté conditionnelle de Moubarak connaissait une issue favorable, on retenait contre lui de nouvelles charges pour  qu’il soit maintenu en détention. Drôle de coïncidence. Comme si c’était le retour du système Moubarak. Un système qui n’avait vraiment pas totalement disparu.

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