Attentat à la voiture piégée ou à la bombe artisanale par ci, prise d'otage par là : le film de l'attaque des Shebabs en cours au Kenya après celles récentes de Boko Haram au Nigéria et les autres, éparses sur le Continent, plongent visiblement l'Afrique dans le gouffre du terrorisme. Le paradoxe est que la peur que rependent ces attaques n'inquiète guère la plupart des dirigeants africains.
Prolifiques dans les discours, ils sont abonnés absents dans les actes. L'Union Africaine se contente de condamner les attaques. Pas de politique sécuritaire courageuse qui ne nécessite un appui occidental. Toute entité qui n'est pas à même d'assurer sa propre sécurité est vouée à la disparition ou à être placée sous protectorat étranger. Et dire que l'Afrique est sous protectorat occidental face au terrorisme serait faire usage d'euphémisme. «La France, a annoncé le président François Hollande, s'apprête à convier l'ensemble des dirigeants africains à un sommet pour la paix et la sécurité sur le continent africain. Il se tiendra les 6 et 7 décembre à Paris et fera une large part à la lutte contre le terrorisme » rapporte t-on du côté de Paris. Comme quoi, c'est à Hollande d'apprendre aux 54 présidents africains comment assurer leur responsabilité. Les regroupements terroristes naissent, grandissent, se multiplient, et signent des actes sanglants en Afrique autant que les discours creux et vides de sens foisonnent dans les rencontres des chefs d'Etats africains. Incapables d'assurer une vie décente à leurs populations, ils sont aussi incapables de leur assurer la moindre sécurité et la criminalité chaque jour étend son lit. Triste sort !