Centrafrique : marche pour demander l’application de la charte de protection du personnel humanitaire

Plus d’une quinzaine d’ONG humanitaires œuvrant en République Centrafricaine ont marché ce matin à Bangui pour protester contre les exactions dont sont victimes les deux staffs nationaux de l’ONG Humanitaire ACTED, tués le 7 septembre 2013 par les éléments de la Séléka, alors qu’ils rejoignaient la base d’ACTED à Bossangoa (nord-ouest de la RCA), dans le cadre d’une procédure d’évacuation liée à la montée de violences dans le secteur.

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Cette marche s’est déroulée sur l’avenue de l’indépendance à Bangui. Les humanitaires ont débuté leur marche depuis le siège de l’ONG ATED devant la gendarmerie jusqu’au siège de OCHA, ex PNUD. Par la suite un mémorandum a été remis à la coordonnatrice humanitaire travaillant en Centrafrique, Katarina Immonem. « On est là pour aider la population Centrafricaine qui depuis le début des hostilités en mois de décembre souffre des problèmes de santé, de la crise alimentaire… Mais comment le sacrifice qu’on fait devient ces hommes en tenue ne reconnaissent pas ? », a déclaré un agent d’ACTED. « Les deux employés rentraient d’un chantier mis en œuvre dans la zone par les équipes d’ACTED, quand ils ont été arrêtés par des éléments de la Séléka qui parlaient ni Français, ni Sango (langue nationale) sur la route, à 3 kilomètres de Bossangoa, avant d’être tués. Nos deux employés travaillaient en tant que chef de chantier et sensibilisateur dans le cadre de nos programmes de construction d’écoles, de réhabilitation des centres de santé et des points d’eau pour les communautés locales », nous explique le Chef de mission ACTED-RCA.

Dans ce mémorandum, les humanitaires ont  dénoncé avec véhémence, les assassinats, pillages, viols, vols, violence, torture à leur rencontre. Afin de mettre fin à ces différents abus, ils recommandent du gouvernement Centrafricain l’application de la charte de protection du personnel humanitaire,  le respect des Droits de l’Homme,  l’application stricte des conventions signées entre l’Etat centrafricain et les ONG  humanitaires. Aussi, la garantie de libre circulation et la protection du personnel humanitaire,  la sanction à l’égard des auteurs et des commanditaires des exactions commises sur le personnel humanitaire,  la restauration de la sécurité et la confiance entre la population et les autorité militaires du pays. Aussi, ils recommandent la remise des dépouilles de leurs collègues tués : Saint Clair Wosso-Dounia et Patrick Youféïna à l’ONG ACTED et la restitution des effets volés. « ACTED et l’ensemble de ses équipes sont choqués par ces meurtres et présentent leurs plus sincères condoléances aux familles ainsi qu’à leurs proches. ACTED condamne vigoureusement cette action inqualifiable et demande aux autorités concernées de faire toute la lumière sur les conditions du décès de ses deux employés », a déclaré Adrien Tomarchio, directeur communication.

Pour sa part, la coordonatrice humanitaire en Centrafrique rassure toutefois que les engagements d’assistance humanitaire aux populations centrafricaines victimes de violences et la poursuite des actions dans le respect des principes humanitaires  seront les mêmes, tout en adressant sa profonde douleur aux parents des victimes.  « La Centrafrique est un pays qui a beaucoup souffert. Il n’est pas question de laisser tomber nos actions à l’encontre de la population civile. Mais nous aimerons à ce que le gouvernement prenne compte de nos revendications et traduire les auteurs de ces crimes crapuleux devant une justice compétente », a dit la coordonatrice humanitaire travaillant en Centrafrique, Katarina Immonem.

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