L’ambassade des Usa vole au secours de deux danses menacées de disparition au Bénin

Ce lundi 16 septembre 2013, l’Ambassadeur des Etats-Unis, Michael Raynor, a, en présence du roi Dédjinnagnin Agoli-Agbo,  procédé à la signature d’un accord de subvention d’environ 23 millions de francs Cfa, avec le Conservatoire des danses cérémonielles et royales d’Abomey (Cdcra) du professeur Albert Akoha, pour la préservation du «Gokwé» et du «Ado», deux danses menacées de disparition.

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Abomey au musée historique, dans la cour extérieure du roi Guézo, ce lundi 16 septembre 2013. Entre Michael Raynor, Ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin, et Douglas E. Johston, Directeur du Centre Culturel Américain, le Professeur Albert Akoha Bienvenu, président du Conservatoire des danses cérémonielles et royales d’Abomey (Cdcra). Avec eux, autour de la table soigneusement dressée, le représentant du ministre de la Culture et le Directeur du musée historique, savourant la mélodieuse prestation artistique du groupe d’Akonhoun Goha constitué d’anciens élèves du Cdcra, installés sous une mini-tente à leur droite. Soudain, venant du tréfonds de la grande cour royale, des tintements de gons sacrés, accompagnés de panégyriques louangeurs. Un cortège s’avance lentement mais sûrement. En deux colonnes, ministres, dignitaires, «na», dames de la cour et princesses ceinturent un homme à la carrure et à la démarche imposantes, tenant en sa main droite la recarde, avec des perles suspendues au cou. Jusqu’à  son installation, des allégeances d’hommes et de femmes de la cour royale qui viennent, en génuflexion, porter le front contre le sol pour recueillir des bénédictions. L’Ambassadeur Raynor et sa suite ont tout compris. Ils ont en face d’eux, le roi Déjinagnin Agoli-Agbo, actuel souverain de la cité historique  d’Abomey. La cérémonie de signature d’accord de subvention peut alors commencer.

Pour sauver le «Gokwé» et le «Ado»

Devant le roi, le Professeur Albert Akoha Bienvenu, président du Cdcra rappelle : «Nous sommes réunis ici, dans la cour extérieure du roi Guézo, pour la signature d’accord de subvention de fonds, pour la préservation du «Gokwé» et du «Ado», deux rythmes  cérémoniels de la cour royale d’Abomey, menacées d’extinction». Autre lieu que la cour de Gbindo, où se produisent ces deux rythmes, indique le professeur Akoha, ne serait pas approprié pour accueillir ladite cérémonie. Encore que, dit-il, le Gokowé émane du roi Agoli-Agbo, qui l’a composé pour rendre hommage à son feu père. Le projet consistera à faire des enregistrements professionnels de spectacles de ces danses et chants, dans les lieux – Palais privés de Sonou, sinhoué et Gbindo – où ils sont habituellement exécutés. Aussi les messages, les sciences, les connaissances et les savoirs antiques véhiculés dans ces chants, seront transcrits en langue fon, traduits en anglais et en français, pour être consignés dans des œuvres qui vont être distribués au public et mis à la disposition des établissements d’enseignement, afin que les jeunes s’imprègnent de sa quintessence. Pour l’Ambassadeur Raynor, c’est un projet louable, qui a toute leur adhésion et accompagnement, surtout qu’il est piloté par le professeur Akoha, dont les actions en la matière sont perceptibles au-delà du Bénin. Il s’inscrit aussi dans la vision de sa mission, préserver l’histoire et soutenir la force vitale artistique du Bénin, un pays culturellement riche. Pour cela, le gouvernement américain apporte au Cdcra, un appui de quarante-six mille dollars, soit environ 23 millions de francs Cfa. Une action vivement et unanimement saluée par Clétus Nestor Guézo, Directeur Départemental de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme, représentant du ministre, et le roi qui a donné sa bénédiction pour un aboutissement heureux dudit projet.

Au terme de cette cérémonie, le groupe artistique de la cour a bravé l’ardent soleil de 13 heures, pour offrir à la délégation américaine une partie de Gokwé, avant qu’elle ne se retire pour reprendre la route de Cotonou.

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