La démocratie béninoise peine à entrer dans un «cercle de maturité», selon Martin Assogba

La communauté internationale a célébré, ce 15 Septembre, la Journée internationale de la démocratie. Au Bénin, pour marquer l’événement, l’Ong Alcrer a organisé hier une conférence publique autour du thème : «La démocratie béninoise face aux exigences des directives africaines en matière de démocratie, d’élections et de gouvernance.» C’était au Chant d’Oiseau à Cotonou.

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Le 08 novembre 2007, les Nations Unies ont institué la date du 15 septembre comme celle de la Journée internationale de la démocratie. Initiative reprise par l’Union Africaine (Ua), en initiant à son tour la Journée de la démocratie de l’Ua. Depuis, chaque 15 septembre, la communauté internationale célèbre la Journée internationale de la démocratie. Au Bénin, pour marquer à sa façon l’édition de cette année, l’Ong Alcrer de Martin Assogba a initié une conférence publique sur le thème : «La démocratie béninoise face aux exigences des directives africaines en matière de démocratie, d’élections et de gouvernance.»

Ce rendez-vous de réflexion et d’échanges, s’est tenu ce mardi au Chant d’Oiseau, à Cotonou. Entre autres participants, des acteurs de la société civile, des acteurs politiques, des enseignants et des chercheurs.

«Si le Bénin peut s’honorer d’avoir donné un nouvel élan à la démocratie sur le continent africain, à travers l’organisation de la première Conférence Nationale qui a consacré le multipartisme et mis fin au bâillonnement des libertés, le modèle démocratique béninois peine, toutefois, à entrer dans un cercle vertueux de maturité démocratique qui fait la marque des grandes démocraties», a fait constater, dans son discours d’ouverture, le président de l’Ong Alcrer, Martin Assogba. «Nous sommes sans doute, a-t-il poursuivi, un pays démocratique avec les règles et les institutions mises en place, mais la culture démocratique est très loin d’être un acquis.» Selon donc Martin Assogba, Au Bénin, des éléments qui font la substance de toute démocratie, demeurent encore à l’étape de quête. Ces éléments sont, entre autres, la liberté d’expression dans les medias, la liberté de réunion et d’association, le respect des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales, l’exercice du pouvoir conformément à l’Etat de droit, la tenue d’élections libres et équitables, la séparation des pouvoirs, l’indépendance du Pouvoir Judiciaire.

Son argument est corroboré par  Victor Topanou. «La particularité de notre situation actuelle, c’est que plus personne ne croit en notre démocratie», s’est indigné l’ancien ministre de la Justice de Boni Yayi et Chef du Département Sciences Politiques de la Faculté de Droit et de Sciences Politiques de l’Université d’Abomey-Calavi.

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Education, formation, plaidoyers

«Il y a un travail de formation et d’information, intensif, à faire au niveau de nos concitoyens», a fait savoir le Haut Commissaire à la Gouvernance Concertée, Moise Mensah. Formation et information pour permettre aux populations de connaître leurs droits, les textes de loi et autres instruments qui régissent la vie démocratique du pays. Le professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè, l’un des pères fondateurs de la Constitution de 1990, donnera l’exemple du Code électoral. «Le Code électoral doit être largement expliqué au peuple. Sinon, on n’aura rien fait. Il faut que le peuple sache ce que cela implique.» Ces exhortations sont appuyées par les recommandations de la Chargée de la popularisation des instruments régionaux, de l’Ong Démocratie et Développement en Afrique, Abibata Barry.

«Il est grand temps que des actions concrètes soient entreprises, afin d’éviter la régression de la démocratie, et ces actions passent par le financement des projets d’éducation, afin de relever le taux d’alphabétisme des populations africaines, Aux acteurs de la Société Civile, nous lançons un appel pour que tout acte de violation des normes démocratiques, soit combattu avec la dernière énergie. La Société Civile est le miroir de la société et se doit de veiller au bien-être de cette société. Aussi, leurs capacités se doivent être renforcées, dans le domaine de la gestion et de la gouvernance», a-t-elle recommandé, entre autres.

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