Mali : IBK prête serment ce mercredi par une cérémonie triplement symbolique

Elu par un score de plus de 77% de voix, à l’issue du scrutin présidentiel du 11 août dernier, le tout nouveau Président malien, Ibrahim Boubakar Kéita, sera investi dans ses fonctions ce mercredi 04 septembre 2013. Pour IBK, cette cérémonie d’investiture peut-être vue comme  le début d’une consécration politique. 

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Elle représente, pour les Maliens, la fin d’une époque d’incertitude. Pour la Communauté internationale – la France – c’est la marque d’un soutien efficace. Mercredi 04 septembre  2013. Jour spécial pour le Mali. Spécial pour les seize millions de Maliens, mais encore plus pour les dirigeants de la transition et les «amis du Mali» au sein de la Communauté internationale. Et pour cause. C’est demain mercredi 04 septembre qu’Ibrahim Boubakar Keita, dit IBK,  prêtre serment. Ce vainqueur des élections présidentielles de sortie de crise des 28 juillet et 11 août derniers, aura officiellement les clés du palais présidentiel de la Koulouba. Il débutera ainsi un mandat de cinq ans à la tête d’un pays où il y a fort à faire sur tous les plans.

Ibrahim Boubakar Kéita, faut-il encore le rappeler, a été élu avec un score écrasant de plus de 77% des voix, lors du second tour de la présidentielle du 11 août. A ce second tour, son challenger Soumaïla Cissé, s’en est sorti avec un score d’un peu plus de 22%. Avant la publication des résultats officiels du scrutin, Soumaïla Cissé s’était même empressé de reconnaitre sa défaite en allant féliciter IBK. Il avait, par ce geste symbolique, sauvé la démocratie malienne en évitant au pays un feuilleton de contestations, qui l’aurait replongé dans la crise de laquelle elle s’efforçait de sortir.

Selon certains confrères maliens, cette cérémonie d’investiture d’IBK sera marquée par quatre moments forts. Ce sont notamment la passation de service entre le Président sortant – de la transition – Dioncounda Traoré, et le nouveau Président IBK.  Cette passation de service aura lieu bien évidemment au palais présidentiel. Ensuite, la cérémonie de prestation de serment d’IBK. Lieu : Centre International de Conférence de Bamako. S’en suivront un cocktail et le dépôt de gerbes de fleurs au Monument de l’indépendance. Cette cérémonie d’investiture fort simple, précède la grande cérémonie d’investiture du 19 septembre. Cérémonie en grande pompe à laquelle est attendue une vingtaine de chefs d’Etats africains et du monde.

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Une journée triplement symbolique

Cette cérémonie d’investiture est doublement symbolique. Elle revêt en fait un caractère symbolique pour les Maliens, pour le  Président Ibrahim Boubakar Keïta et pour toute la communauté internationale, notamment la France. L’investiture d’IBK vient, pour les Maliens, marquer la fin d’une époque. La fin d’une longue période de crise politico-militaire, marquée par une transition ponctuée d’événements inédits et à rebondissements. L’arrivée à Koulouba d’un président régulièrement élu, empreinte de toute légalité et légitimité, vient fermer la page ouverte par le coup d’Etat du 22 mars 2012, perpétré par Sanogo et ses hommes, et entachée par l’occupation jiahdiste du Nord-Mali pendant plusieurs mois.

Ibrahim Boubakar Kéita sera quant à lui investi pour exercer la plus haute fonction au sommet de l’Etat malien. Entrer à Koulouba par la grande porte et y demeurer comme maître des lieux pendant cinq ans, est une consécration pour celui qui en rêvait depuis bien longtemps. Candidat malheureux aux présidentielles de 2002 et 2007, le fondateur du parti Rassemblement pour le Mali (Rpm) a un parcours politique marqué par l’occupation de diverses hautes fonctions politiques au sommet de l’Etat. Il a été successivement  ministre des Affaires Etrangères, Premier ministre et Président de l’Assemblée Nationale.

Le Président français,  François Hollande sera sans doute animé par un grand sentiment d’autosatisfaction, quand IBK aura prêté serment ce mercredi. En effet, la France a été un acteur majeur du processus de sortie de crise au Mali. Après avoir hautement contribué à libérer  le pays des Jihadistes, avec l’opération Serval, la France l’a soutenu en suivant de bout en bout le processus électoral. L’engagement militaire français au Mali a été la toute première véritable patate chaude africaine pour Hollande. La fin du processus de transition, avec l’installation d’un président démocratiquement élu, ne peut que susciter chez Hollande le sentiment d’avoir accompli, et bien accompli une mission. Il en sera de même pour toute la communauté africaine et internationale, qui s’est mobilisé derrière le pays de Modibo Kéita, pour l’aider à sortir du gouffre. 

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