Le Maroc est l'un des rares pays arabes en général et du maghreb en particulier à avoir échappé aux frondes désormais appelées printemps arabes. Ce, parce que, le roi Mohammed VI a su vite réagir en satisfaisant les demandes de son peuple au lendemain de la chute de Hosni Moubarak, Ben Ali et Mouammar Khadaffi.
Mais cette petite accalmie semble être mise à mal par des islamistes qui depuis un certain temps manifestent leur mécontentement face à la politique générale du pays, et celle de Mohammed VI en particulier. Rappelons, que le roi s'est positionné contre l'invasion du Mali par les islamistes et n'hésitent pas à afficher une position anti-islam-radical dans son royaume. Il s'est aussi positionné pour la reconstruction d'un Mali uni et souverain, en décidant par exemple de la création d'un hôpital militaire et de l'envoi d'aide humanitaire en soutien à la crise du pays d'IBK.
Mais l'arrestation récente dans le pays du journaliste Ali Anouzla qui a diffusé sur son site une vidéo d’AQMI, incitant à commettre des attentats au Maroc semble avoir réveillé les vieux démons. Plusieurs manifestants sont descendus hier dans les rues du pays pour exiger la libération du journaliste. A la même occasion des associations étrangères de protection des journalistes sont elles aussi rentrées dans la danse. Il faut dire que l'opinion nationale semble diviser sur le sujet. La plupart des confrères d'Ali Anouzla l'ont critiqué pour avoir servi de tribune à l'organisation terroriste. idem du côté des politiciens. Il faudrait toutefois éviter que le pays se scinde en deux, à l'image de l'Egypte, avec deux camps profondément opposés: d'une part les islamistes, qui souhaitent l'islamisation du pays avec application stricte de la charia, et d'autre part, les modérés qui revendiquent le droit à la différence.
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