Piraterie dans le Golfe de Guinée : l’UE répond au fléau avec le projet CRIMGO

Hier jeudi 19 septembre, l’Union Européenne a procédé au lancement officiel du projet de lutte contre les actes de piraterie et de vols à main armée, commis en mer dans le Golfe de Guinée, CRIMGO. C’était à l’Hôtel Novotel de Cotonou, en présence des représentants des organisations régionales africaines et des autorités des pays bénéficiaires du projet.

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L’importance du Golfe de Guinée dans le trafic international, et pour les pays qui le partagent, n’est plus à démontrer. A titre d’exemple, le Golfe fournit respectivement 29 et 40 % du pétrole consommé aux Etats-Unis et en Europe. En plus, la mer constitue une ressource de développement durable pour les pays du Golfe. Pourtant, ces dernières années ont été marquées, dans la zone, par des actes de piraterie et de vols à main armée. Pour précision, le début de l’année 2012 a permis de constater un «accroissement significatif» du nombre de ces actes. Au premier trimestre 2013, ce constat s’est confirmé lorsque le centre statistique du Bureau maritime international (Ibm) a enregistré trois fois plus d’incidents sur les côtes du Golfe de Guinée que sur les côtes somaliennes. La menace est donc réelle. Et pour la contrer, des actions ont été entreprises par les organisations régionales présentes dans le Golfe de Guinée, comme la Cedeao (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), la Ceeac (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale), la Commission du Golfe de Guinée, ainsi que par les pays pris individuellement.  

C’est pour aider et soutenir ces actions, que l’Union Européenne a initié et financé le projet Routes maritimes critiques du Golfe de Guinée, CRIMGO. Qui est un projet de lutte contre les actes de piraterie et les vols à main armée, commis en mer dans le Golfe de Guinée.

CRIMGO officiellement lancé !

CRIMGO a été officiellement lancé, hier jeudi 19 septembre, par une cérémonie tenue à l’Hôtel Novotel de Cotonou. En présence du ministre béninois Chargé des Relations avec les Institutions, Bio Toro Orou Guiwa, représentant son collègue des Affaires Etrangères, la Chef de la Délégation de l’Union Européenne au Bénin, Françoise Collet, le Chef de l’Unité «Instrument de stabilité», puis Directeur général de EuropeAid, Adriaan Van Der Meer, et des représentants des organisations régionales africaines et des autorités des pays pilotes du projet. «Les actes de piraterie constituent une menace pour la stabilité et la prospérité des Etats», a indiqué le ministre Orou Guiwa, dans son discours de lancement officiel. Et cette menace ne peut être repoussée qu’avec une solution globale.

«L’expérience a montré qu’avec la coopération internationale, ce problème peut être réglé, a précisé Adriaan Van Der Meer. La menace de la piraterie ne peut être résolue par un seul Etat. Il faut une réponse globale.» C’est sans doute pourquoi, le ministre Ourou Guiwa est convaincu que le projet CRIMGO connaitra un succès.

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Environ trois milliards contre la piraterie

D’une durée de trois ans, le projet CRIMGO a débuté en janvier 2013, avec un budget de quatre millions et demi d’euros, environ trois milliards de F Cfa. Il est financé par l’Union Europénne, dans le cadre de l’Instrument de stabilité (Ids). Selon l’Ambassadrice Françoise Collet, CRIMGO est un projet pilote mis en place dans sept pays, dont trois  d’Afrique de l’Ouest et quatre d’Afrique Centrale. Ce sont le Togo, le Bénin, le Nigeria, le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale et Sao Tomé et Principe. Il nécessitera aussi l’implication de plusieurs organisations régionales et internationales, telles que la Cedeao et la Ceeac.

Il vise à renforcer quatre aspects de la gouvernance maritime au niveau régional.  Ces éléments sont la formation maritime, le partage d’informations maritimes, la coopération  entre  les  institutions  chargées  de l’application de la loi, et la coopération opérationnelle. Son objectif final : compléter et renforcer les initiatives régionales et internationales, dans la lutte contre les actes de piraterie et de vols à main armée, commis dans les eaux du Golfe de Guinée.

La cérémonie de lancement officiel, hier, a été suivie par une conférence réunissant les différentes parties-prenantes du projet. Cette conférence a eu pour but d’entamer une dynamique conjointe avec les organisations régionales et les pays partenaires, pour développer les domaines de coopération et d’action s’inscrivant dans la continuité des résultats du sommet intra-régional des Chefs d’Etats, qui s’est tenu récemment à Yaoundé.  Entre autres thèmes abordés : «Présentation générale du projet CRIMGO de l’UE», «Comment CRIMGO peut-il améliorer l’enseignement et la formation maritimes» et «Encourager la circulation et le partage d’informations maritimes». 

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