Premier carton rouge pour Naomie Azaria

Elle a beau repoussé l’échéance, jusqu’à nous faire croire qu’elle ne s’y mettra pas. Obnubilée par le fait de plaire à Boni Yayi, elle n’aura résisté qu’un petit mois pour s’offrir en spectacle. Et en début de week-end donc, la ministre de la Jeunesse, des Sports et des Lloisirs, Noami Azaria Hounhoui, est descendue à Kérou, Kouandé et Wassa- Péhunko, pour des marches de remerciements et de soutien à son «dieu» sur terre.  

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Ainsi, elle a fini par se fondre dans la masse de ces ministres qui, après leur nomination, se trouvent un nouveau sport : marches de remerciement et de soutien. Pourquoi s’est-elle sentie obligée de se fondre dans ce mauvais moule? Certains propos de la ministre, au cours de son périple, édifient bien. «Qui suis-je… pour me voir confier» ce portefeuille ministériel? C’est grâce à vos prières, pour paraphraser la ministre. Voilà une bien curieuse manière de proclamer son mérite. Ce faisant, Naomiee Azaria fait une confession publique, pour dire qu’elle ne se sent pas capable d’être à la tête de ce ministère. Elle se sent peut-être incompétente et assez ‘’minuscule’’ pour porter cette charge. Donc, c’est à cours d’arguments, et se trouvant incompétente de diriger le ministère de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, qu’elle a choisi dans la simplicité, la mauvaise voie pour gagner la sympathie de Boni Yayi, et témoigner de sa reconnaissance à l’homme qui l’aura porté à ce niveau qu’elle n’a osé penser atteindre.             

Et pourtant, dans l’article du 22 août 2013, comme un carton jaune, je disais ceci: «Mais, avant toute chose, je dis bienvenue à l’ex-Directrice des ressources humaines du Port Autonome de Cotonou. Et souhaitons qu’elle nous épargne la vilaine habitude que les ministres de Yayi ont, et qui consiste à organiser des messes de remerciement, ou encore des prières». «La prière est l’arme des faibles», dit-on. Et je me permets de dire que les messes de remerciement à Yayi sont des aberrations. Je n’ose donc pas croire que la nouvelle locataire du ministère des Sports, nanti d’un DESS en Droit des affaires et fiscalité, soit de ce rang. Si c’est le cas, elle ferait mieux de jeter l’éponge, avant même que le combat ne commence.»

Je réitère mes propos et me rends à une évidence: qui suis-je pour faire de telles remarques? Allez, soyons sérieux. L’argent que la ministre a pris pour la propagande de son chef, et la sienne, pouvait servir à d’autres choses. Mieux, la ministre a des choses plus sérieuses à faire que d’aller se pavaner avec un ramassis d’hommes et de femmes qui ne sont là que pour quelques billets de banque. Devons-nous encore rappeler la kyrielle de problèmes que rencontre le sport béninois? Devons-nous rappeler à madame la ministre que la jeunesse béninoise est minée par trop de maux, au point de se résigner à lutter pour des problèmes existentiels? Devons-nous rappeler à Naomie Azaria que la jeunesse ne trouve plus d’espaces et de lieux de loisirs?      

En somme, elle a hérité d’un portefeuille ministériel avec beaucoup de travail à faire et à refaire. Mais, au lieu de passer le temps à réfléchir sur ce qu’il y a à faire, la fluette ministre va ‘’auprès des siens’’ pour mettre du sien à ‘’la saga des héritiers’’ de Boni Yayi. Comme si ce ministère n’est pas celui des Béninois, en général, qui doivent pouvoir se réjouir de son passage à la tête de ce département. Et malgré le colossal travail à abattre, elle est devenue aussi le chantre de la révision de la Constitution de 1990. Après son piteux «votre soutien me va droit au cœur», elle donne un carton vert à Boni Yayi pour la révision, pour dit-elle, «corriger les quelques lacunes et imperfections».    

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Madame Naomie Azaria, vous venez d’écoper de votre premier carton rouge. Veuillez à ne pas en accumuler, afin de ne pas trahir votre mission. C’est le fonds de ma pensée.

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