A la découverte d’une divinité : le Thron vu par Dah Hounnongan Bidohouénou

Malgré le triomphe du christianisme et de l’islam sur les religions endogènes, certaines d’entre elles continuent de gagner l’attachement et l’adhésion des Béninois. La divinité « Thron » en est une. Dah Devo Vodouhè Hounnongan Bidohouénou, un de ses prêtres nous parle de ses bienfaits. 

Parmi les nombreuses divinités endogènes adorées au Sud du Bénin, Thron en est une.  «La divinité appelée  Thron  est  un dieu protecteur, un messager direct  du Créateur, un esprit de bienfaisance», soutient Dah Devo Vodouhè Hounnongan Bidohouénou, prêtre de la divinité Thron à Zogbohouè, un quartier de Cotonou. D’après lui, Thron est un dieu  qui  protège ses fidèles contre toute attaque des forces du mal. Il leur accorde tout ce qu’ils souhaitent avoir, à condition que ceux-ci croient en lui. La croyance à elle seule ne suffit pas. Dah Hounnongan Bidohouénou explique : «Tout adepte du Thron  doit être honnête, pure  et véridique». Et, à l’en croire, le port du blanc symbolise l’état d’honnêteté, de pureté et de vérité. D’où, déduit-il, l’exigence du port de la couleur  blanche  par des adeptes du Thron.  La divinité Thron, aux dires de son prêtre, Dah Hounnongan Bidohouénou, s’illustre également dans la lutte contre la sorcellerie.

Quant à la confusion qui  règne dans la distinction des adeptes des cultes à cette divinité, il nous éclaire : Cette religion  existe sous deux formes, à savoir le Thron «kpéto déka» et le Thron «kpéto vé». Mais, poursuit-il, il n’y a que de légères différences dans les pratiques des deux regroupements. Puisque, nous apprend le prêtre,  les deux émanent du ‘’Thron Mègan’’. Les adeptes du «kpéto déka» peuvent tenir des cultes tous les jours et côtoyer le lieu où est érigé le fétiche, pendant que ceux du «kpéto vé» ne peuvent en tenir que les vendredis, autant qu’ils ne peuvent s’introduire dans le lieu où le fétiche est érigé. Toutefois, il n’est pas interdit que les adeptes des deux sous-groupes se rencontrent. Ce qui leur est commun, c’est que d’un côté ou de l’autre, le malfaiteur est châtié, le bienfaiteur récompensé et protégé.