Artistes béninois : tous rois, mais sans identité

Ils le déplorent tout le temps. Mais, ils en sont responsables eux-mêmes. Sur le marché international de la musique, le Bénin peine à s’affirmer réellement. Pour son identité musicale, il se pose l’éternel problème de l’exportation. Certes, les sonorités typiquement béninoises n’ont pas encore connues cette touche d’harmonie adéquate, pour les rendre conforme aux normes internationales indispensables à leur exportation.

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Mais au-delà, il y a un autre mal présent et têtu. Tous, artistes, musiciens, promoteurs et autres acteurs du milieu, en sont conscients. Un mal,  entretenu par ces premiers concernés du sujet, que sont les artistes, qui fait toujours obstacle à l’affirmation de cette identité musicale béninoise.

Au Bénin, c’est le pays des artistes rois. Tout compositeur chanteur, ou du moins la majorité des modernes, veut être roi. Roi d’une musique, créateur d’un mouvement de musique ; roi de quelque chose. C’est dire, roi de ce qui n’existe pas musicalement parlant. Même quand c’est ce que les professionnels de la musique appellent “le bruit”, dans leur jargon, il va se trouver un artiste qui s’en décrète le créateur. C’est là ce que d’aucuns qualifient de régionalisme musical. Certes, il y a eu quelques créations musicales.  Bien sûr, il ne s’agit pas de prendre en compte ici des tendances inspirées de la musique d’ailleurs. Mais, plutôt rien que les créations prenant source dans le répertoire rythmique de la musique traditionnelle du Bénin. Lesquelles créations, avec l’apport de tous, pouvaient révéler cette identité musicale béninoise souhaitée.  Mais hélas ! Il n’y a jamais eu une union autour, comme on le constate dans les pays d’à côté.

 

Victimes donc de la solitude et de ce désir du « tout le monde est roi », ces créations font long feu. Le régionalisme au Bénin, n’est pas que politique. Il a pu embraser aussi le secteur de la musique. Chacun de son côté crée son mouvement musical et évolue tel que cela lui convient. Sur place, on ne perçoit pas forcément les conséquences. Mais, sur le marché international de la musique, difficile d’étiqueter «Bénin», les compositions des artistes béninois. L’un d’eux a eu, entre temps, l’idée d’un projet destiné à trouver un début de solution à la situation. Il s’agissait d’un projet de création d’une musique béninoise commune et exportable. Autrement dit, c’est un projet basé sur une approche de réorientation ou de réinvention de cette musique, en la rendant plus digeste et internationale, mais tout en préservant sa couleur béninoise, expliquait l’initiateur et ses associés. Et des musiciens étaient associés pour. Après les morceaux retenus dans le cadre dudit projet, c’est à ces derniers que revenaient la charge d’imprimer, chaque fois, cette identité béninoise aux compositions des artistes, sur lesquelles ils seront appelés à intervenir, pour que vive, enfin, la musique béninoise à l’international. Mais depuis, c’est encore un rêve.

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Vivement, que le chanteur béninois créateur de sonorités, puisse, à l’instar de l’ivoirien, entre autres, comprendre un jour qu’il est, certes artiste roi chez lui, mais sans dénomination sur le marché international. Et ne permet pas la promotion de son pays sur ce marché.

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