Bénin : le plan du gouvernement pour coupler les élections communales et législatives en 2015

Au cours de la dernière réunion qu’il a convoquée au Palais, par rapport au piétinement de la correction de la Lépi, le Chef de l’Etat a affiché sa bonne volonté pour l’organisation des élections communales, au plus tard en décembre. Mais, sous cette volonté, se cache une intention contraire. Selon des confidences, tous les piétinements et agissements actuels, participent d’un plan du pouvoir pour coupler les élections communales avec les législatives en 2015.

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Depuis 2006, on ne se rappelle plus d’une seule élection organisée à bonne date, sans qu’elle ne soit précédée d’une longue période de tensions et de tiraillements politiques. Pour 2013, la donne ne va pas certainement changer. Et nous voilà donc partis pour une folle saison d’intrigues, de manœuvres subreptices, de tensions et de contestations inévitables. Un véritable rififi politique, avec en toile de fond une élection qui risque de battre le record d’ajournement de notre ère démocratique, et qui sera probablement source de contestations politiques. Dans les tablettes des maîtres à penser de la Marina, l’année 2013 ne représente plus rien. C’est sur 2015 qu’ils travaillent depuis des mois. C’est l’année choisie pour organiser les deux dernières élections qui doivent précéder celle de 2016, où est prévue une alternance politique délicate.

D’ailleurs, nous confirment des sources bien renseignées, un plan est conçu à cet effet, et les derniers évènements observés participent de ses différentes étapes. La dernière en date est cette rencontre burlesque organisée le lundi 14 Octobre dernier à la Marina, et dont le metteur en scène est le Président Boni Yayi. L’objectif est de voir jouer sur une même scène, les principaux acteurs impliqués dans la correction, et de voir exhiber leurs contradictions, leurs impuissances et leurs incapacités à vite corriger la Lépi, et à tenir le pari d’organiser des élections communales dans les mois à venir. Et à ce niveau, le Président Yayi a réussi sa mise en scène, puisqu’au finish, les différents acteurs se sont mangé le nez et le grand monde n’a pu déceler le vrai auteur des piétinements. Yayi s’en est tiré à bon compte, puisqu’il a tout le temps affiché sa volonté d’organiser, coûte que coûte, les élections communales en décembre 2013, comme si cette date était la bonne.

Le plan de marche

Le gouvernement avait réussi la première étape de son plan, en faisant adopter par l’Assemblée Nationale une loi pour reporter «sine die» ces élections. En son temps, on a fait porter au Parlement cette lourde responsabilité du report. Le 11 Avril 2013, on a même vu le Président Mathurin Nago faire l’apologie du report, en disant que l’essentiel n’est pas d’organiser les élections à bonne date, mais de bien les organiser, dans la transparence et la paix. Au finish, l’Assemblée Nationale a fini par voter la Loi qui reporte sine die les élections communales, sous prétexte que la correction de la Lépi n’est pas prête, et que le Code électoral  n’a pas été voté. Cette première étape réussie, le Chef de l’Etat s’occupe à faire traîner la correction de la Lépi. Il s’est écoulé plusieurs lunes, entre la date du vote de la Loi N° 2012-43 sur la correction de la Lépi, et sa promulgation par le Chef de l’Etat. Mieux, depuis que le Cos-Lépi est installé, il ne reçoit que des financements à doses homéopathiques. Sur plus de 13 milliards réclamés, le gouvernement a longtemps tergiversé avant de lui accorder quelques centaines de millions. Cette mauvaise volonté affichée, participe de ce plan qui vise à rapprocher considérablement les élections communales des législatives de mars 2015, afin que le grand nombre soit convaincu de la nécessité de les coupler. Et à ce niveau, l’Honorable Karimou Chabi Sika, député très proche du Chef de l’Etat, a déjà ouvert la brèche en disant qu’on ne peut pas organiser les élections avant septembre 2014. Echéance reprise subtilement par le gouvernement dans le Conseil des ministres suivant. A plusieurs reprises, on l’a vu jouer ce rôle de l’homme-lige du Chef de l’Etat, avec de nombreuses propositions de loi en faveur du pouvoir. En septembre 2014, on sera à quatre mois des législatives. On pourra agiter les soucis d’économie et de stabilité politique, pour coupler les deux élections, et bon nombre de Béninois pourront l’accepter. Yayi aurait réussi son plan de coupler les deux élections. Ceci réussi, on pourra réfléchir à autre chose. Pourquoi pas tenter quelque chose par rapport 2016. Qui sait ? .

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