CPI : carton rouge d’Amnesty international à l’Union africaine

A l’issue de son sommet extraordinaire, à Addis-Abeba, les 11 et 12 septembre 2013, l’Union Africaine (UA) a formulé une requête d’ajournement des poursuites, devant la Cour Pénale Internationale (CPI), contre des dirigeants africains en exercice. Une demande qu’Amnesty international juge « déplorable ». Amnesty international n’a pas mâché ses mots pour condamner avec vigueur la décision de l’Union africaine opposée à la poursuite devant la Cpi du président Kenyan Uhuru Kenyatta et William Ruto, son vice-président.

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L’organisation internationale de défense des droits de l’homme s’est prononcée à ce propos ce dimanche 13 octobre, à travers une déclaration. Dans sa déclaration, Amnesty International accuse les dirigeants africains de placer leurs intérêts au-dessus de ceux des victimes de crimes de guerre. Cette déclaration sonne comme une réplique à celle de l’Ua qui met en exergue des injustices de la Cpi dans sa façon de traiter les dirigeants Africains.  L’Union avait alors menacé de bouder la Cour pénale internationale.  Mais ramenant la balle à terre, l’Ua a souhaité qu’aucune poursuite ne soit engagée devant la Cpi contre un chef d’Etat ou de gouvernement en fonction. Une décision qui a donné naissance à celle de stopper les poursuites contre le Président et le Vice-président du Kenya, en vertu de l’article 16 du Statut de Rome qui a institué la Cpi.

Amnesty international enfonce le clou

Les chefs d’Etats africains ont formulé cette demande au nom du maintien de la stabilité dans les pays concernés, notamment le Kenya et le Soudan. D’après un communiqué d’Amnesty International, cet argument est irrecevable. Selon une déclaration faite hier au micro de RFI, Hassiba Hadj Sahraoui, Directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International, a fait savoir que « Amnesty International ne pense pas que la paix ou la sécurité d’un pays sont assurées lorsque des personnes soupçonnées d’avoir commis des crimes contre l’humanité échappent aux poursuites ». L’impunité mène rarement à la stabilité, a-t-elle ajouté.

Cette position d’Amnesty International vient ainsi jeter un autre pavé dans la marre, déjà débordante, des dirigeants africains. Des dirigeants qui pourraient décider de durcir à nouveau le ton en réitérant leurs menaces de se retirer de la CPI, si le conseil de sécurité des Nations Unies, compétente en la matière, n’accède pas à leurs requêtes. Ce que Amnesty international voit d’un mauvais œil. Et il faut donc dire qu’Amnesty est contre une immunité pour des responsables de gouvernements, auteurs de crimes contre l’humanité et qui pourraient ensuite s’accrocher au pouvoir pour ne pas répondre de leurs actes.

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