Des députes s’en vont, les vrais militants restent!

Encore une nouvelle crise à la RB, crise alimentée par trois de ses députés. Pour comprendre les origines de ces crises récurrentes depuis 1996, date de la perte du pouvoir par le Président Soglo, il faut avoir à l’esprit que les grands partis ou les grands rassemblements politiques de chez nous, n’émergent qu’autour d’un homme qui est déjà au pouvoir: RB autour du Président Soglo, UBF autour du Général Mathieu Kérékou, FCBE autour du Président Boni Yayi.

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Quand ces hommes d’Etat ne sont plus au pouvoir, les grandes coalitions  disparaissent sans crier gare. Dans le cas de la Renaissance du Bénin, il y eut un phénomène qui est la variable déterminante de toutes ces crises: l’Appel de Goho. Il eut pour effet le sabordage de tous les partis soutenant le Président Soglo, au profit de la RB dite originale, dont la présidente-fondatrice n’est autre que Madame Rosine Vieyra-Soglo. Si les partis étaient libres de partir, parce que décidément, il n’y a plus rien à «se mettre sous la dent», ils seraient partis sans ramdam et sans  raffut; comme dans le cas de l’UBF; comme ce sera pour les FCBE. Or donc, la RB était devenue comme une camisole de force étouffante; d’où, les départs en douce étant impossibles, ces crises violentes dignes d’une chaudière d’enfer, pour avoir accès aux seules ressources politiques  disponibles jusqu’en 2003: être député à l’Assemblée Nationale. Depuis 1996,  nous avons donc :

-Les départs (sans crise) des partis du Septentrion, l’UDS, l’UNSP, du groupe parlementaire Démocratie-Action

-Grave crise en 1998 avec les départs massifs des députés Raphaël Posset, Raymond Ahouandjinou, Valentin Aditi Houdé, Alphonse Gbaguidi, Akpo, député de Ouèssè, Dah Tokpo, Antoine Alabi Gbègan et tout son groupe, Candide Azannaï qui abandonnera le groupe frondeur et «donnera» ses co-conjurés à la Présidente du Parti, contre la promesse d’être reconduit sur la liste RB comme candidat à la députation pour les élections législatives de 1999!

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A ce niveau, Il faut tenir une fière chandelle à Candide Azannaï, car il réussira à supplanter très vite le Secrétaire général en titre, l’ancien ministre Aurélien Houessou, et s’imposera comme le véritable homme fort du parti, instaurera à son profit et à son «dévi» Epiphane Quenum, ce culte flagorneur que l’Histoire retiendra sous le terme de «mamisme»! On peut ne pas l’aimer, car ses manières sont celles d’un fils de Jonquet, «voyou» à la naissance,  mais il a été d’une efficacité  redoutable, campé dans son admiration pour Machiavel et Staline. Il provoqua la crise de 2001-2002, qui lui permit de se débarrasser méthodiquement, avec ses affidés du trio infernal, de tous ces barons ombrageux qui cherchaient noise à «Maman».

Nathaniel Bah et Guy Amédée Adjanohoun exclus, il était, pensait-il, le seul maître à bord. Erreur! Il rencontrera sur son ascension vers le faîte du pouvoir, M. Léhady Vinagnon SOGLO. Le choc frontal était inévitable, quand celui-ci le doubla dans la gestion des élections municipales de 2003. Dans sa révolte qui dura 3 ans, il entrainera avec lui près des 2/3 des députés. Cela eut des conséquences dramatiques sur les performances de la RB: de 27 députés en 1999, la RB chuta à 15 députés en 2003, pour se retrouver à peine avec 9 députés en 2007! Il faut lui reconnaître son fairplay: bien que déjà en délicatesse avec le parti, il s’investit totalement dans la bataille pour la conquête de la Mairie de Cotonou. Bien plus, pendant toute sa fronde, il ne dira aucun mot déplacé sur les Soglo! La rengaine éculée du pouvoir familial et clanique ne sortira jamais de sa bouche, alors que Dieu sait qu’il était attaqué sans merci, même brocardé par le Leader Charismatique lui-même.

Celui qui le poignardera dans le dos en 2005, en allant le «vendre» à «Maman», celui dont l’honorable feu Cuthbert Tessi parlera comme  «d’un œuf pourri couvé par Maman», n’aura pas le même scrupule. Non, mais des fois! Tout le monde peut parler de pouvoir familial et clanique, sauf Epiphane Kpossi Gbèli Quenum; car il a éhontément profité de ce «pouvoir familial et clanique»! Voyons donc! Il était  loin d’être le cadre RB le plus diplômé et le plus compétent de Cotonou; il était, en tant que Secrétaire général, le quatrième personnage sur la liste de préséance de ce parti, l’UDRS (dont j’étais modestement le président-fondateur) qui intégra la RB en 1994.

Comment peut-on comprendre alors, qu’il ait réussi à être pendant douze années de suite, député à l’Assemblée Nationale, président de plusieurs commissions dans plusieurs législatures, Superviseur du CPS-LEPI d’où il fut viré pour indélicatesse notoire, membre du COS-LEPI, deux fois de suite envoyé à la CENA,  s’il n’était pas le plus grand bénéficiaire du «pouvoir familial» et de la mansuétude de cette femme de cœur qu’il vient de poignarder, sans cœur, dans le dos? Eh oui, cher ami! Tu as contribué à casser le groupe parlementaire Nation et Développement, dont «la Présidente-fondatrice» de la RB était la présidente; tu as trahi ta bienfaitrice en ne refusant pas de l’éjecter de son fauteuil de présidente de groupe parlementaire, la ravalant au rang d’un simple  député lambda… à un an et demi de sa retraite politique!

Shame! Shame! Shame! Shame on you! La transhumance politique est déjà en soi critiquable, mais la félonie est condamnable!

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