A l’occasion de la passation de service du mercredi dernier, entre le nouveau et l’ancien président à la Fédération béninoise de football, Anjorin Moucharafou est revenu sur quelques dossiers qui ont agité l’instance.
On ne l’attendait pas sur certains dossiers. Mais, avant de s’éclipser de la tête de la Fédération Béninoise de Football (Fbf), Anjorin Moucharafou a tenu à clarifier un certain nombre de non-dits, dans certains dossiers qui ont secoué sa gestion. Le premier dossier est la fameuse affaire de sponsoring de l’équipe nationale du Bénin, par l’opérateur de téléphonie mobile Mtn, et qui a fait passer à Anjorin quelques mois derrière les barreaux. Pour lui, cette affaire est l’affaire de la Commission paritaire. Une commission mise en place par l’ancien ministre des Sports, Valentin Aditi Houdé, «au motif qu’à la Fédération, on n’était pas sérieux». Et cette commission était dominée par les cadres du ministère. Elle a pour but de rechercher des ressources extrabudgétaires, et est présidé par Arèmou Mansourou. Alors, «on avait signé un contrat avec Ifap sport, qui est notre ami». Pour mission, Ifap devait aller à la chasse des fonds. Le contrat mirobolant qui était dedans, était le contrat Mtn, qui était de 100 millions chaque année, pendant trois ans. Dans le contrat, il est stipulé que Ifap sport prend 50% et que le reste revenait à la Commission paritaire. Ifap sport dans ses 50% devait gérer tout ce qu’il y avait par rapport au sponsor Mtn. «Jamais un franc ne vient de Mtn à la Fédération Béninoise de Football, les fonds collectés vont au ministère», précise Moucharafou. Le ministre Galiou Soglo avait pris l’habitude d’envoyer la moitié des 50% de la Commission à la Fbf. Mais, après lui, plus rien.
Panneaux publicitaires lors du match Bénin # Algérie
Qu’y a-t-il de mal à exploiter l’espace autour de l’aire de jeu, lors d’un match de football des Ecureuils, pour avoir des ressources financières? Rien. Et c’est pourquoi, Anjorin a entrepris d’aller voir des sociétés qui peuvent exposer leurs panneaux publicitaires autour du rectangle vert, à l’occasion du match Bénin # Algérie, comptant pour la quatrième journée des éliminatoires du Mondial 2014 qui s’est joué au Stade Charles de Gaulle de Porto-Novo… En octobre dernier, «j’ai pris contact avec des sociétés, mais personne n’en voulait au Bénin». Alors des sociétés algériennes se sont intéressées, par l’intermédiaire d’une personne avec qui les négociations ont eu lieu. Il devait verser 45.000 dollars américains. Une première tranche de 22.100 dollars, a été versée en Algérie, au Secrétaire général de la Fbf. «Cet argent a servi à payer deux émoluments mensuels à tous les membres du Comité exécutif, y compris moi-même (Anjorin Moucharafou, ndlr)». Au Bénin, il a versé 111 millions de francs Cfa, qui ont servi à payer des primes aux membres du Comité. Ainsi a été géré les fonds des panneaux publicitaires
Gestion des Ecureuils
«Les Ecureuils du Bénin sont la propriété de l’Etat», rassure l’ancien président de la Fbf. Et leur gestion a trois dimensions. Premièrement, la Fédération Béninoise de football, qui est l’interphase avec les instances internationales, assure la gestion technique avec la mise en place d’un encadrement technique. Secundo, la Fbf assure la gestion administrative des Ecureuils, avec des correspondances avec les instances. Et tertio, il y a la gestion financière des Ecureuils, qui revient à l’Etat Béninois, à travers le ministère des Sports. L’ancien président de la Fbf précise que la Fédération ne connaît pas le Budget d’un match des Ecureuils, et que les billets d’entrée aux stades, lors des matches des équipes nationales sont fabriqués au ministère. Et une fois vendus, la Fbf n’est pas mis au courant des recettes. Ces dernières vont au ministère. Au temps de Galiou Soglo, une partie est envoyée à la Fbf. Mais, s’il trouve qu’il reste des choses à dire, qu’il a préféré garder, les Béninois sont édifiés sur sa part de vérité sur ces dossiers.
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