Kenya – Westgate : les sauveurs ont pillé

Sauvetage ou pillage? C’est la question que se posent les Kenyans après le constat de nombreux pillages dont les forces de l’ordre sont accusées d’être les auteurs. «Opération de sauvetage ou opération de pillage ?» La chaîne de télévision locale Citizen TV s’est également posée cette question. Dans un reportage qu’elle a diffusé, la propriétaire d’un magasin de vêtements situé au premier étage, raconte qu’elle avait refait les stocks dix jours auparavant.

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Des vêtements qui, à sa grande surprise, ont tous  disparu, jusqu’à ceux qui étaient exposés sur des mannequins. Comme elle, de nombreux  propriétaires  autorisés à inspecter leurs magasins ou restaurants situés dans le centre commercial de Westgate détruit en partie, ont tous eu la même mauvaise surprise de se rendre compte que leurs articles ont été pillés et  les coffres-forts retrouvés criblés de balles. Sans hésités, ils ont pointé l’armée kényane d’un doigt accusateur puisque c’est elle qui a pris le contrôle des opérations en fin d’après midi, le samedi 21 septembre, premier jour de l’attaque terroriste sur le Westgate.

Le quotidien Nairobi Star dans un article a montré que l’armée est véritablement à la base des pillages. Le journal s’est inspiré d’images de vidéosurveillance auxquelles il a eu accès. « A 21 h 12, le samedi 21 septembre, un soldat est vu de dos en train de vider une caisse du supermarché Nakumatt ».La preuve donc que dès le premier jour de l’attaque, les agents de la police envoyés sur le terrain se sont mis plein les poches et ont agit comme des vautours venus se délecter du cadavre des propriétaires pris dans l’étau des shebabs.

Les  accusations de plus en plus embarrassantes ont fini par sortir Raychelle Omamo, la ministre de la Défense de son gon.  Elle a réagi par un communiqué. A ses dires la conduite des soldats respecte les prescriptions internationales. Elle a appelé le public à fournir des preuves du manque de professionnalisme des forces de l’ordre pendant le siège. Du côté de l’armée kényane, on se défend. Leur porte-parole, Emmanuel Chirchir a affirmé qu’ils ont aidé à sécuriser 300 millions de shillings kényans soit 2,5 millions d’euros de quatre banques et d’un casino.

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