Lancement du livret bleu au Bénin : Koupaki toujours prudent

«Economiste méthodique», proclame le sénile Stanislas Kpognon, en conclusion à cet opuscule. Mais l’ex-Premier ministre n’est pas que méthodique et rigoureux. Il est et reste un homme politique, mais alors là très prudent. Samedi dernier, tout était prudent autour de lui.

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Il – du moins le Comité d’organisation – ne s’est pas hasardé à inviter les plus critiques de l’heure face au régime. Pas de Candide Azannaï, encore moins les durs à cuire de l’Un, comme Eric Houndété, Saka Fikara et autres Lazare Sèhouéto. Bien que la plupart des responsables des centrales syndicales soient présents, ils se sont gardés de trop s’afficher.  On ne verra pas non plus les caciques des Fcbe, ni les faucons de la majorité présidentielle, comme Amos Elègbè, Alexandre Hountondji, Karimou Chabi Sika, Eugène Azatassou, bien qu’il ait pris sur lui-même la peine d’informer son ancien patron.

Koupaki s’est aussi montré prudent quant au fond de son document. Le livre, en réalité, ne fait pas un procès en règle du régime Yayi. Bien qu’usant de l’allégorie de la marmite, pour montrer que les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs, il oriente son raisonnement sur l’échec de l’homme béninois. «Les personnalités se succèdent. Les problèmes qui se posent depuis longtemps demeurent non-résolus, quant au fond. Ce qui aggrave notre mal-être. Chacun de nous le sait, le reconnaît en privé. Mais, chacun attend du voisin le sursaut patriotique et éthique, parce qu’il pense d’abord individuel, avant de penser éventuellement collectif», diagnostique-t-il. Et dans ce domaine, il n’est pas évident qu’il ait trop innové, car des diagnostics similaires ont été faits, par le passé, par d’autres cadres et intellectuels béninois. On l’attendait beaucoup plus sur un diagnostic du système Yayi et des raisons qui pourraient expliquer l’échec de Boni Yayi, surtout sur le plan économique. Comment un banquier de haut vol, assisté d’économistes chevronnés, peut-il connaître un échec aussi lamentable, dans le domaine où on l’attendait le plus. Sur ces points Koupaki est resté aussi muet qu’une carpe. Vivement donc le second tome du livre bleu. 

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