Division au sein du Cos-Lépi, blame du Cos-Lépi, tentative de «bouc-émissairation» et de forcing du Gouvernement. Il y a malaise dans le processus de correction de la Liste électorale, dans le cadre de l’organisation des prochaines élections locales.
Ce malaise a été davantage mis à nu, ces derniers jours, avec les propos du Président de l’Assemblée Nationale, Mathurin Nago et la réplique de celui du Cos-Lépi, Sacca Lafia.
Le processus de correction de la Liste Electorale Permanente Informatisée (Lépi) piétine. Des doutes subsistent sur la réelle volonté des acteurs politiques à corriger le Fichier électoral, en vue de l’organisation dans un retard relativement tolérable, des élections locales, communales et municipales. Plusieurs évènements récents confortent les observateurs de la vie politique béninoise dans leurs doutes.
Le dernier événement en date est la récente déclaration du Président de l’Assemblée Nationale au perchoir, le jeudi dernier, lors de son allocution d’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année 2013. Le Président Mathurin Nago déclarait : «…On avait voulu que les élections communales, municipales et locales se tiennent au plus tard fin décembre 2013. Mais, les dernières déclarations du Cos-Lépi ne permettent plus une telle chose. Je ressens de l’amertume par rapport à cet état de choses. Je considère que le Cos-Lépi et l’Assemblée Nationale n’ont pas réussi leur mission telle que prévue. Il faut éviter que la situation s’aggrave. C’est pourquoi j’en appelle à l’esprit patriotique du Cos-Lépi, et à l’esprit de responsabilité du gouvernement, pour dégager à temps les moyens à cet effet, pour la phase opérationnelle de la correction». «…Que les gens cessent de chercher des boucs-émissaires, parce qu’ils ont failli à leur mission»,, a ajouté le Président Nago. A travers ces propos, les membres du Cos-Lépi viennent de recevoir leur première mise en garde de la part du Président de l’Assemblée Nationale, Mathurin Coffi Nago, et de surcroit un aveu d’échec, aussi bien pour cette structure chargée de corriger le Fichier électoral national, que pour l’institution parlementaire.
Voilà que, le dimanche dernier, sur une émission télévisuelle, le Président du Cos-Lépi, Sacca Lafia, lui aussi a pris aux mots le Président de l’Assemblée Nationale, en déclarant que le Président Nago n’est pas dans le sujet, et qu’un chronogramme est bel et bien établi, par rapport à la suite du processus.
Vrai faux souhait
Pourquoi alors le Président de l’Assemblée Nationale et le Président du Cos-Lépi se rejettent-ils la balle. Pour le premier, il a donné des injonctions aux membres du Cos-Lépi, afin que les élections se tiennent avant la fin du mois de décembre 2013. Par contre, pour le second, il n’y a pas une possibilité, compte tenu des difficultés de trésorerie, et d’autres paramètres qui font retarder la correction de la Lépi. Donc pour lui, la faute n’incombe pas au Cos-Lépi.
Pendant ce temps, Boni Yayi, qui a trouvé le bouc-émissaire parfait (le Cos-Lépi), ne cesse d’exprimer son vrai-faux souhait de voir les élections organisées avant fin 2013. Souhait surréaliste. Pourtant, le gouvernement n’est pas totalement à blanchir, dans le retard que connait le processus de correction de la Lépi. En a-t-on d’ailleurs fait une priorité depuis 2011. Alors qu’avant même la présidentielle de mars 2011, tout le monde savait que la Lépi avait beaucoup d’irrégularités, qu’il fallait corriger avant de l’utiliser pour n’importe qu’elle autre élection. Au lieu d’en faire une priorité de première heure, Boni Yayi et son gouvernement ont investi leur énergie dans une réforme constitutionnelle à polémique.
Aujourd’hui, le Cos-Lépi est acculé, et accusé à tort ou à raison. La vérité est ailleurs. Véritable chassé-croisé autour de la correction d’un Fichier, pourtant incontournable pour les prochaines échéances électorales.
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