Sagesse ancestrale : chronique d’un réveil patrimonial souhaité !

Nous partageons depuis le 12 juin, une réflexion qui vise à édifier les jeunes générations en manque de repères historiques et patrimoniaux. L’objectif est d’outiller la jeunesse béninoise pour entreprendre dignement son inculturation. Cette chronique n’a pas pour objet, comme on pourrait le craindre, de récriminer en fixant des boucs émissaires. Sans économie de vérité, elle prétend susciter chez nos compatriotes, un examen de conscience pour un sursaut salutaire.

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L’horizon mémoriel d’une grande majorité des jeunes Béninois commence avec la conférence nationale de 1990 ou au mieux, avec le coup d’état dit révolutionnaire de 1972. Indiscutablement, le présent est conditionné par des évènements historiques déterminants qu’il n’est pas superflu de porter à la connaissance des jeunes générations. Si l’on ignore les évènements du passé qui structurent notre présent et nous influencent plus ou moins consciemment, comment se projeter conséquemment dans l’avenir ? Des humanistes français tels que le Père Francis AUPIAIS et Pierre VERGER ont été, individuellement, dans une telle communion avec notre peuple, qu’ils ont pu étudier notre civilisation avec une grande acuité et nous ont légué une œuvre éditoriale immense et précieuse. Nous leur avons rendu l’hommage qu’ils méritent.

La culture mène à la compréhension, la compréhension à la coopération,

la coopération à l’amitié, l’amitié à l’égalité et l’égalité mène à un monde meilleur.

De même, face à l’hégémonisme colonial dont les fondements racistes constituent une atteinte patente aux droits humains, sereins, nous avons évoqué l’impossibilité d’établir un dialogue culturel fécond dans une relation d’assujettissement. Est-ce faire preuve d’anticolonialisme rétrograde ou de parti pris idéologique ? Il ne nous semble pas illégitime de sonder la dynamique des évènements, de les soumettre à une analyse critique et d’en tirer d’utiles enseignements, pour l’édification des jeunes générations déboussolées. Par ailleurs, notre ambition affirmée et assumée est de restaurer notre courroie de transmission patrimoniale, historique et surtout de réhabiliter le système IFA, une science ancestrale porteuse d’une sagesse universelle.

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Cette science a pourtant été frappée de bannissement et diabolisée en vertu des préjugés racistes de « civilisateurs » pétris de bienveillance, de compassion et de douceur. En ce début de XXIe siècle et en dépit des discours lénifiants sur les bienfaits de la colonisation, ces préjugés ont-ils fondamentalement disparu ? Les abominations du racisme colonial ont-elles cessé de produire leurs effets dévastateurs ? Indignez-vous ! Disait le philosophe Stéphane HESSEL. Aussi souvent qu’il le faudra et avec la plus grande fermeté, il est indispensable d’exercer notre légitime devoir d’indignation au sujet des atteintes passées, présentes et futures aux droits de notre peuple ; que leurs auteurs soient d’ici ou d’ailleurs.

Examen de conscience !

La seule véritable morale qui vaille la peine

N’est-ce pas le respect de la dignité humaine ?

En héritage, nous avons reçu de nos ancêtres

Un système de seize précieuses lettres

Constituant un alphabet divin

Pour éclairer notre chemin.

Légataire d’une morale pratique pour élever l’être

On a adopté le culte de l’avoir et du paraitre.

N’est-ce pas la dérive de l’acculturation

Qui est la cause de notre perdition ?

Plutôt que mimétisme et reniement

C’est un réel et profond enracinement

Qui fait la force des pays en développement.

Au Bénin, à cet égard, quel est notre comportement ?

De même qu’il faut des racines à un arbre pour se nourrir, croître et résister aux vents, un peuple a besoin, pour s’épanouir et se développer, d’un solide ancrage dans sa culture. « Les us et coutumes, propres à chaque groupement humain… sont les fruits… de plusieurs siècles d’expériences vécues et accumulées, qu’il faut transformer ou modifier pour répondre aux exigences actuelles ». A l’heure de l’affaissement des valeurs éthiques et éducatives face aux grands défis de la mondialisation et de la technologie, la science ancestrale d’IFA nous offre un précieux outil de réarmement moral et de développement humain, individuel comme collectif. Le bon sens devrait finir par imposer à nos consciences, ces évidences qui semblent nous avoir trop longtemps échappé. Il serait temps !

Malgré les préjugés que nous avons empruntés avec zèle pour nous enliser dans les affres d’une extraversion stérile, notre système éducatif s’est effondré. Cela nous impose de tenir, ces prochaines semaines, le deuxième forum national de l’éducation. Pour ce secteur crucial, nous vivons d’ailleurs un mystère qu’il faut élucider, en termes de gouvernance et de bon sens. En effet, nous disposons d’une pléthore de ministères dont les intitulés font référence à la notion d’enseignement, ignorant la notion cardinale d’éducation. Comme si nous nous contentions d’enseigner le savoir et le savoir-faire, sans nous soucier de l’élément essentiel qu’est le savoir être. « Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme », disait un penseur.

Qu’a-t-on fait de l’éducation civique et morale dans nos programmes scolaires ? Si on ne se soucie plus de former le citoyen, le ver n’est-il pas dans le fruit ? Dans un passé récent, il est arrivé que les Ecoles Normales aient été purement et simplement fermées, au motif que « tout cadre est enseignant ». Ne conviendrait-il pas d’interroger la conscience de ceux qui, devant l’histoire, ont assumé une telle incurie ? En toute logique, c’est en fonction de l’idéal de société que l’on veut ériger de façon consensuelle, des valeurs morales cardinales partagées qui doivent en découler et du type de citoyen qu’il faut pour la bâtir qu’un système éducatif se construit. Nos programmes scolaires vont-ils continuer à former au rabais et sans objectifs éducationnels, des incultes acculturés ?

Introspection !

Plus d’un demi-siècle d’extraversion

Passé à dédaigner nos valeurs et traditions

N’a-t-il pas mené à une ère de perdition ?

Le salut n’est-il pas dans l’inculturation ?

LPP

Les savoirs endogènes attendent d’être valorisés par des héritiers humbles et créatifs, décomplexés et déterminés, dignes et fiers. A travers ses activités éditoriales et didactiques (publications, conférences et causeries radiophoniques, depuis peu), le Groupe SPL s’y emploie pour sa part, depuis plus de trois ans, avec enthousiasme et persévérance malgré ses faibles moyens matériels et financiers. Comme nous ne cessons de le démontrer depuis des mois à travers cette chronique, le système IFA recèle une riche littérature éducative, prévenante et salutaire ; elle est valable partout, pour tout le monde et tout le temps. Nous avons expliqué précédemment qu’elle constitue une sorte d’encyclopédie de la condition humaine et en définitive, une sagesse existentielle et universelle, source d’élévation de l’être.

Serons-nous capables d’investir collectivement ce gisement de connaissances et de sciences pour en tirer le meilleur profit, nous en instruire et éclairer le monde ? Attendrons-nous encore, en éternels consommateurs, que d’autres viennent valoriser ce patrimoine dont nous sommes les codétenteurs, avec le Nigéria ? Pour notre part, nous exhortons la communauté universitaire et scientifique, la classe politico-administrative et la société civile à faire de la réhabilitation du système IFA, le chantier patrimonial et sociétal primordial de ce début de siècle. C’est une question de flair, de jugeote et surtout de courage !

Le chantier primordial !

Même s’il exige flair, jugeote et courage

Gardons-nous de dédaigner l’héritage

Que nous ont légué nos ascendants.

Un trésor n’est-il pas logé dedans ?

LPP/La Fontaine

Le salut et le réconfort

Sont au bout de l’effort !

Selon l’entité LOSO-SA (05-10)

Tant qu’il y a de la vie, le nez peut-il cesser de respirer ?

Quand tout le corps prendra du repos, le nez ne cessera d’œuvrer.

Pourquoi en est-il ainsi ? Avant qu’ils ne viennent dans ce monde, le Destin a indiqué aux jambes et aux bras ce qu’ils doivent faire ; ainsi en fut-il pour les oreilles, pour la bouche, pour les yeux et pour chaque partie du corps. Quand vint le tour du nez, lié aux poumons et au cœur pour assurer une fonction vitale, l’entité LOSO-SA apparut en déclarant :

Puisqu’en ce monde, jamais le nez ne se repose

Me voici venue, pour défendre toujours sa cause.

Celui pour qui LOSO-SA apparait n’aura jamais de répit dans sa vie car, à l’image du nez, il sera en activité jour et nuit. La marche ou la course, l’activité ou le repos, l’éveil ou le sommeil, le jour ou la nuit… aucune situation de la vie ne permet au nez de se reposer, faisant sans cesse sa besogne vitale d’inspiration et d’expiration. Ainsi, quand toutes les parties du corps prendront du repos, le nez, lui, sera toujours à la tâche.

Les biens acquis par le labeur et la peine

Procurent une jouissance bénéfique et saine.

Prenez garde ! Si grisante soit-elle, la fortune obtenue sans mérite est illégitime et maléfique.

Persévérance !

De tous les organes servant les sens

Le nez seul est interdit de somnolence.

Le salut et le réconfort

Sont au bout de l’effort!

Investi d’un rôle vital, comme l’appendice olfactif

On est condamné à rester vigilent et toujours actif.

Le salut et le réconfort

Sont au bout de l’effort!

N’est-ce pas ta peine qui fait ta valeur ?

Que la persévérance ne te fasse jamais peur.

On n’accède au vrai bonheur

Qu’à l’épreuve salutaire du labeur!

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