Suspension de Justin Gbènamèto : le cercle des zélateurs déchus de Yayi s’élargit

Cité dans une sombre affaire de corruption, non encore élucidée, Justin Gbènamèto a été suspendu par le Chef de l’Etat et a déjà passé service depuis le vendredi dernier.  On reproche au Procureur d’être mêlé à une affaire de blanchiment d’argent, dans laquelle il aurait reçu des pots de vin pour faciliter des transactions financières frauduleuses.

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Cette affaire vient ainsi rallonger la liste des fidèles zélateurs du régime du Président Boni Yayi, qui ont fini par tomber en disgrâce. On se rappelle encore le zèle, parfois débordant, avec lequel Justin Gbènameto, naguère Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Cotonou, a conduit l’épineux dossier de tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat. Allant parfois même jusqu’à la violation, «consciemment ou inconsciemment», du secret de l’instruction judiciaire et de la notion élémentaire de la présomption d’innocence. Mais, tous ces ardeurs déployés, et bien d’autres encore, n’ont pas suffi à couvrir son poste, lorsque l’heure  de la disgrâce a sonné. Il a été éjecté ad nutum.

La chute du Procureur Gbènamèto a été aussi fulgurante que son ascension. Un peu comme d’autres zélateurs invétérés du régime Yayi qui ont connus le même sort.

C’est le cas par exemple d’un autre Procureur. Cette fois-ci un Procureur Général. Georges Constant Amoussou, précédemment Procureur Général près la Cour d’Appel de Cotonou, a également goutté à ce vent de désillusion, lorsqu’il s’est retrouvé coincé au creux de la vague Icc-Services, emporté dans les tourments d’un dossier jamais élucidé. L’homme croupit encore en prison, sans avoir été jugé pour une affaire qui semble ne plus avoir de suite. Et pourtant on n’ignore guère avec quel dévouement, quelle diligence et quelle fougue il a conduit le dossier Simon Pierre Adovèlandé, que beaucoup semblent avoir oublié.   

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Dans cette même vague, on ne saurait occulter le cas le plus célèbre sous Boni Yayi. Celui de l’ancien tout puissant ministre de l’Intérieur. Armand Zinzindohoué, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été le cas le plus spectaculaire des adeptes du régime, qui ont fini leur course dans le ravin. On était à mille lieues de penser qu’un «super-valet» de ce rang, aux génuflexions faciles, fascinantes et terrifiantes, pouvait tomber aussi bas, après avoir tutoyé les cimes et porté la canne de la «haute autorité». Il sera très tôt sacrifié sur l’autel de l’intégrité de son maître, sans d’autres formes de procédures.

Un autre thuriféraire du régime, tombé le clairon à la main, c’est le ministre Mathys Adidjatou. Quelques jours avant son débarquement du gouvernement, elle était encore sur le plateau d’une télévision où, en bon griot, avec une loquacité laudatrice, elle a de façon retentissante lâché que le Chef de l’Etat ne touche pas à son salaire. Cette incantation lâchée par soucis d’encensement du Président de la République, n’a surtout pas réussi à la maintenir au gouvernement, d’où elle a été mystérieusement sortie.

C’est dire donc que le trop plein de zèle n’a jamais été une garantie dans le système actuel. Et les acteurs ci-dessus cités, dont la liste n’est sûrement pas exhaustive, l’ont appris à leur dépend. Mais, cela n’empêche pas d’aucuns, toujours dans les bonnes grâces du régime, de pérenniser la tendance. Ils ne semblent pas encore avoir compris la leçon.       

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